J'ai écrit et j'écris les textes de ce blog; beaucoup sont régulièrement publiés en revues; j'essaie de citer mes sources, quand je le peux; ce sont des poèmes ou des textes autour des gens que j'aime, la Bible, Shakespeare, le rugby, les single malts, Eschyle ou Sophocle, la peinture, Charlie Parker ou Sibelius, la définition de l'infini de David Hilbert, les marches ici et ailleurs...Et toujours cette phrase de Halldor Laxness: 'leur injustice est terrible, leur justice, pire encore.' oliphernes@gmail.com
23 Septembre 2019
'Un soir, j’ai assis la Beauté sur mes genoux. – Et je l’ai trouvée amère...'
C'est Arthur qui l'écrivait,
à sa mère qui lui demandait:
'qu'as tu voulu dire avec ce livre?',
Il répondait:
'ce que j'ai écrit.'
Willie ne met pas ces mots dans la bouche de Desdémone (les aurait-ils empruntés à Rimbaud comme il a emprunté tant de versets à la Bible? Pourquoi pas, même certainement... ) comme le fait Aurore Fattier;
elle a redonné consistance à Othello dans un fondu acteurs d'écran/acteurs de planches pour une pièce dépoussièrée (la poussière ne venait pas de l'auteur...)
Comment mieux servir Shakespeare qu'en digressant autour de ses phrases, qu'en s'incrustant à l'intérieur de ses mots ?
Spendide mise en scène, assistée par des acteurs parfaits, qui sont tous dans la lecture travaillée qu'a faite la metteuse en scène (ce mot existe t'il? Si oui tout va bien, si non, le voici), comme Iago, aussi minable, qu'ambigu et même parfois humain, magnifiquement joué par Koen de Sutter.
Bien sûr, en français, on perd le cri d'Othello qui vient de se perdre: 'Dead desdemona, dead...', on perd l'anglais de Willie, oui, mais on a le bonheur de se retrouver dans le génie du texte.