J'ai écrit et j'écris les textes de ce blog; beaucoup sont régulièrement publiés en revues; j'essaie de citer mes sources, quand je le peux; ce sont des poèmes ou des textes autour des gens que j'aime, la Bible, Shakespeare, le rugby, les single malts, Eschyle ou Sophocle, la peinture, Charlie Parker ou Sibelius, la définition de l'infini de David Hilbert, les marches ici et ailleurs...Et toujours cette phrase de Halldor Laxness: 'leur injustice est terrible, leur justice, pire encore.' oliphernes@gmail.com
28 Mars 2022
Voici le début de ma traduction de The waste Land, elle se poursuivra toute la semaine. Le texte est accompagné de notes de TS Eliot, d'autres sont claires, je n'y ai ajouté que celles qui sont moins évidentes.
For Ezra Pound
Il millior Fabbro
The Waste Land Isaiah 1.7 'Your land is waste'
I L’enterrement des morts
Avril est le mois le plus cruel, de la terre
Morte il fait jaillir les lilas, il brasse
Souvenir et désir, il ranime
Les racines mortes à sa pluie de printemps.
L’hiver nous tint au chaud, couvrant
La terre d’une neige oublieuse, nourrissant
Un peu de vie de tubercules secs.
L’été nous surprit, en une averse qui traversa le Starnbergersee;
nous nous arrêtâmes sous les colonnes,
Et continuâmes sous le soleil, dans le Hofgarten,
Et nous bûmes du café, et parlâmes pendant une heure.
Bin gar keine Russin, stamm’ aus litauen, echt deutsch.
Et quand nous étions enfant, chez l’archiduc,
Mon cousin, il m’emmena sur une luge,
Et j’avais peur. Il dit, Marie,
Marie, serre moi fort. Et nous filâmes dans la descente.
En montagne, là on se sent libre.
Je lis tard dans la nuit, et en hiver je pars vers le Sud.
Quelles racines se cramponnent, quelles branches poussent
Dans ce pierrier ? Fils de l’homme,
Tu ne peux le dire, ni le deviner, car tu ne connais
Qu’un tas d’images brisées, que le soleil frappe,
Et l’arbre mort n’offre aucun d’abri, le criquet aucun repos,
Et la pierre sèche aucun bruit d’eau. *
De l’ombre, seulement sous ce rocher rouge,
(Viens à l’ombre de ce rocher rouge),
Et je te montrerai quelque chose qui n’est ni
Ton ombre du matin qui te poursuit, ni
Ton ombre du soir qui se lève à ta rencontre ;*
Je te montrerai la peur dans une poignée de poussière.
Frisch weht des Wind
Der Heimat zu
Mein Irisch Kind,
Wo weilest du?
‘Tu m’as donné des hyacinthes pour le première fois il y a un an;
‘On m’appelait la fille aux hyacinthes.’
-et quand nous rentrâmes, tard, du jardin aux hyacinthes,
Tes bras remplis, tes cheveux humides, je ne pouvais
Parler, et mes yeux renoncèrent. Je n’étais ni
Vivant ni mort, et je ne savais rien.
Regardant au coeur de la lumière, le silence.
Oed’ und leer das Meer.
Madame Sosostris, voyante célèbre,
Avait un mauvais rhume, pourtant
On la dit la femme le plus avisée d’Europe,
Avec un méchant jeu de cartes. Voici, dit elle,
Votre carte, le marin Phénicien noyé,
(C’étaient les perles qui étaient ses yeux. Regarde !) The Tempest 2.1
Voici Belladonna, la Femme aux Rochers,
La Femme des situations critiques.
Et voici l’homme aux trois bâtons, et puis la roue
Et aussi le marchand borgne, et cette carte,
Qui est blanche, quelque chose qu’il porte sur son dos,
Que je n’ai pas le droit de voir. Je ne trouve pas
Le Pendu. Craignez la mort par l’eau.
Je vois des foules, marchand en rond.
Merci. Si vous voyez cette chère Equitone,
Dites lui que je lui apporterai son horoscope moi-même:
On doit être très prudent de nos jours.
Ville irréelle,
Sous le brouillard brun d’une matinée d’hiver,
Une foule, un fleuve sur le Pont de Londres, si nombreux,
Qui pourrait penser que la mort les avait pris si nombreux.
Des soupirs, brefs et irréguliers,
Et tous avaient les yeux fixés devant leurs pieds.
Un flot qui gravissait la colline puis descendait KW Street,
Vers Saint Mary Woolnoth qui marquait les heures
Avec un bruit sourd au dernier coup de neuf heures.
Là je vis quelqu’un que je connaissais, je l’arrêtais, et lui criais:
‘Stetson !
tu étais avec moi dans les bateaux à Mylae !
Ce corps que tu as planté dans ton jardin l’an dernier,
A-t-il commencé à pousser ? Fleurira t-il cette année ?
Ou la gelée brutale a t’elle dérangé son lit ?
Tiens le chien éloigné, c’est l’ami de l’homme,
Ou avec ses griffes il le déterrera encore !
Toi, hypocrite lecteur ! - mon semblable mon frère.
* un rappel - peut-être? - de Qohélet 12.5
'
"Also when they shall be afraid of that which is high, and fears shall be in the way, and the almond tree shall flourish, and the grasshopper shall be a burden, and desire shall fail: because man goeth to his long home, and the mourners go about the streets...' |
à suivre...