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Effleurements livresques, épanchements maltés

J'ai écrit et j'écris les textes de ce blog; beaucoup sont régulièrement publiés en revues; j'essaie de citer mes sources, quand je le peux; ce sont des poèmes ou des textes autour des gens que j'aime, la Bible, Shakespeare, le rugby, les single malts, Eschyle ou Sophocle, la peinture, Charlie Parker ou Sibelius, la définition de l'infini de David Hilbert, les marches ici et ailleurs...Et toujours cette phrase de Halldor Laxness: 'leur injustice est terrible, leur justice, pire encore.' oliphernes@gmail.com

Coupables...

Coupables...

'Le vieux suppliant te regarde

quand il part traverser les plaines des ténèbres,

qui l’ont saisi, emporté dans un obscur trépas.'

Georges Séféris (La Grive III) et Sophocle (Œdipe à Colone)

 

'Avez-vous vu sur les champs enneigés,

des files de juifs en statues de glace?

Bleus gisants de marbre qui ne respirent ni ne meurent. ...

Les mots et le silence sont unis pour n'être qu'un. ...

J'ai connu la mort sous tous ses vêtements. ...

Un voile de marbre enveloppe ma peau.'

Engloutissement de la parole.

Mais restent vos flacons de mots,

que nous boirons jusqu'à l'épuisement .

 

O! Vous,

metteurs en mots d’un peuple assassiné

qui avez dit la fin du rêve d’éternité.

Si vous n’aviez pas écrit ces mots là;

'ces poèmes que vous avez écrits avec un morceau de charbon,

sur le cadavre de papier de vos voisins,' 

nous, innocents ne saurions pas

ce que sont toutes ces douleurs

qui ont noirci l’histoire de nos vies.

 

Metteurs en mots de la fin des hommes,

avec vos mots de poètes qu'on a voulu assassiner

nous boirons encore vos flacons d‘eau de mort,

et que survivent vos mémoires…

et avec elles nos désirs de vie.

 

Des poème, dont l’âme est la prosodie ;

dont la mort -

celle des vivants et celle de ceux qui ne le sont plus -

est le rythme ;

un monument à la mémoire

de ce qui aurait pu être une humanité…

perdue

dans les chambres à gaz,

et aussi, dans les fossés creusés par les enterrés de l'heure qui vient.

 

- Sommes-nous coupables ?

Sommes-nous coupables ? Devons-nous payer pour notre culpabilité ?

Et à qui: au présent ou au passé?

- Aucune différence, abruti ! il y a culpabilité,

Vous êtes peut- être des erreurs judiciaires...

Mais est venu le temps de payer.

 

 


 

J'ai réuni en un seul hommage trois poètes Yiddish :

Yitzhok Katznelson, poète et dramaturge Juif, né près de Minsk en 1886, mort gazé à Auschwitz, après avoir pu écrire le Chant pour le peuple Juif assassiné, long poème qu'il  mit dans des bouteilles enfouies dans le camp de Vittel. Leïb Rochman (A pas aveugles de par le monde, traduit par Rachel Ertel chez Denoël) 1918-1978, échappé d'un camp de travail avec sa femme. Avrom  Sutzekever (1913-2010) échappé avec sa femme du ghetto de Vilnius; Selected Poetry and Prose, traduit from du Yiddish par Barbara et Benjamin Harshav; Laughter Beneath the Forest  traduit du Yiddish par Barnett Zumoff;

Quelques unes de ces lignes leur appartiennent, je vous des donne à lire dans mon adaptation.


 

© Mermed Novembre 2020


 

 

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