Samedi soir, dans un Athénée rond et rouge,
un dialogue entre un trombone et un violoncelle
et c’est Stravinsky dont les violons donnent le tempo
à l’orchestre comme les balais d’un seul Max Roach
dans le quatrième mouvement de Pulcinella.
Dimanche matin, une salle triste, banale,
il y a deux violonistes, deux altistes, deux violoncellistes
et un moment inoubliable entre la violoniste
et un altiste dans cette fin de nuit
qu’ Arnold Schönberg a transfigurée.
Le soir, c’est en plein air,
les mots de Borges sont dits par une actrice
et les airs de vieux tangos au violoncelle et à la guitare
accompagnent la chanteuse de ses vers.
Et c’est beau, comme il est beau que des centaines de personnes,
enfants, adultes, vieillards
soient là, assises, debout, pour écouter un poète
dans une langue qui n’est pas la leur.
C’était à Bucarest,
En Roumanie. C'était dans les temps d'avant...
© Mermed