Hafez 5
Et tu danses toujours ainsi qu'en ma mémoire,*
quand tous les amants vont à la maison du vin,
retrouver la Sulamite, si belle femme noire -
heureux fils du temps sans souci des purotins.
Puis nous nageons toujours dans la danse des sons,
visages encore marqués des cicatrices de ceux
qui ont sans cesse cherché l'amour dans la prison
de ces coupes où l'on voit et le monde et les cieux.
Artistes sur la scène offerte à l'univers,
nous avons dessiné sur le vin nos portraits,
pour que s'effacent nos vies et leurs mystères.
Désormais étrangers sur les chemins abandonnés
de l'amour, nous avons connu toutes les errances,
celles de la peur et de toutes les ignorances .
Hafez, né à Chiraz (Iran) au 14° siècle; il serait né vers 1310 et mort vers 1380; son nom, Hafez, signifie gardien et par extension désigne celui qui connait l'intégralité du Coran par coeur. Je lis Hafez en Français, Le Divân, Hâfez de Chiraz, notes et traduction de Charles-Henri de Fouchécour, 2006, Verdier poche, Paris. Je le lis également en Anglais, The Gift, Poems by Hafiz, the great Sufi Master, traduction de Daniel Landinsky, 1999, Penguin Compass.
*avec mes remerciements à Arthur R. (Les Veilleurs)
© Mermed 20 Juillet – 6 Août 2016