Tous, ils sont là,
devant, derrière, à côté,
autour de moi,
préoccupés,
ensemble, ils marchent,
et ils parlent,
mots exubérants, mots heureux
pour ceux qui savent où est la lumière,
ils y vont.
Moi marcheur solitaire,
perdu dans ce monde inconnu,
inapte aux mots,
incapable de phrases, sinon débiles,
esquif sans pensée,
insignifiant ignorant,
niais inconsistant,
quand tous savent,
moi seul suis sans clairvoyance,
et je reste immobile,
j'attends que me viennent les non-mots
pour dire
ce qui se perd dans l'inconstance des mots
pour ne rien dire.
© Mermed