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Effleurements livresques, épanchements maltés

J'ai écrit et j'écris les textes de ce blog; beaucoup sont régulièrement publiés en revues; j'essaie de citer mes sources, quand je le peux; ce sont des poèmes ou des textes autour des gens que j'aime, la Bible, Shakespeare, le rugby, les single malts, Eschyle ou Sophocle, la peinture, Charlie Parker ou Sibelius, la définition de l'infini de David Hilbert, les marches ici et ailleurs...Et toujours cette phrase de Halldor Laxness: 'leur injustice est terrible, leur justice, pire encore.' oliphernes@gmail.com

In memoriam

tablette Assyrienne vers  avant J.C.

tablette Assyrienne vers avant J.C.

Le premier mot a jailli au milieu des flammes,

des flammes de ces feux qui éclaireraient

les noms écrits dans la poussière,

des noms si vite disparus que

nous avons cuit des tablettes d’argile

pour y déposer nos chiffres et nos mots.

 

Puis vinrent les jours de nostalgie,

l’abandon de nos tablettes d’argiles,

bien-aimées gardiennes de tous nos écrits

sur des couches de sueur et de sil.

 

Nous commençâmes à lire des rouleaux de papyrus,

nous avons eu des regrets,

c’était tellement mieux nos tablettes d’argile…

mais les rouleaux étaient plus légers,

plus faciles à transporter;

nous nous sommes accoutumé.

 

Puis vinrent les jours de nostalgie,

l’abandon des rouleaux de papyrus,

bien-aimés gardiens de tous nos écrits

sous la protection du divin Horus.

 

Nous avons tanné la peau des bêtes,

et nous lui avons confié nos mots,

nous avons eu des regrets,

c’était tellement plus beau nos rouleaux….

mais c’était moins fragile que le papyrus,

nous nous sommes accoutumé;

 

Puis vinrent les jours de nostalgie,

l’abandon de nos codex en parchemins,

bien-aimés gardiens de tous nos écrits

gardés du temps au milieu des jasmins.

 

Nous avons inventé le papier, nous y avons d’abord copié nos mots,

puis nous avons inventé des machines qui l’ont fait à notre place,

nous avons eu des regrets,

c’était si plaisant nos parchemins…

mais c’était plus esthétique tous ces livres dans nos bibliothèques;

nous nous sommes accoutumé.

 

Vient le temps d’une nouvelle nostalgie,

l’abandon de nos livres en papier,

bien-aimés gardiens de tous nos écrits,

si jolis dans nos salons - salles à manger.

 

Nous avons mis les mots dans des machines,

bientôt ne resteront que des mots sur des écrans,

c’est difficile, nos livres montraient si bien notre immense savoir…

nous nous accoutumerons …

 

jusqu’à ce temps où les mots jailliront à nouveau des flammes,

pas celles qui disaient la fin du chaos,

mais celles qui diront le début du néant.

 

 

© Mermed 

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