J'ai écrit et j'écris les textes de ce blog; beaucoup sont régulièrement publiés en revues; j'essaie de citer mes sources, quand je le peux; ce sont des poèmes ou des textes autour des gens que j'aime, la Bible, Shakespeare, le rugby, les single malts, Eschyle ou Sophocle, la peinture, Charlie Parker ou Sibelius, la définition de l'infini de David Hilbert, les marches ici et ailleurs...Et toujours cette phrase de Halldor Laxness: 'leur injustice est terrible, leur justice, pire encore.' oliphernes@gmail.com
13 Février 2020
à Jan Sibelius
Une rose pleurait
Sur le linceul noir d’un canal
Dans cette ville d’eaux
Où ils se rencontrèrent
Dans la taverne, le Grand Alfredo
Improvisait un air ancien qui parlait
D’amour, de sexe et de mort.
Ils partirent ensemble sur ce rythme
Pour une invention du fil des jours
Comme le vieux Tango au fil des mots.
Au bord d’une mer lointaine
Dans un port où Gianbattista peignait le vide
Et où un Lord anglais, jeune encore et doué de poésie
cherchait quelque plage lointaine
où finir en héros son immortel ennui.
Ils partirent, elle vers la foule,
Lui vers la solitude
Dans cet après midi d’automne
Accompagnés par le prêtre rouge
Qui chantait les saisons du temps.
Elle venait des brouillards de la ville,
Il sortait des brumes de la mer
En cette soirée d’hiver
Au café du Théâtre, enfin retrouvés,
Toujours inassouvis
Parmi les acteurs de la Tempête.
Le vieux violoniste emmena le monde
Vers l’engloutissement
Jusqu’au bout de l’infini du temps
Dans le Maelström ultime de sa triste valse.
Et j’ai envie d’écouter cette valse au saxo, j’ai dans l’oreille les sonorités de Archie Shepp pour cette valse.
Ce sera au Theater Café à Oslo et il jouera sur la mezzanine - celle-là sur laquelle un violoniste a joué tous les jours pendant plus de soixante ans.
Avec des vins blancs et des filles…
©Mermed