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Effleurements livresques, épanchements maltés

J'ai écrit et j'écris les textes de ce blog; beaucoup sont régulièrement publiés en revues; j'essaie de citer mes sources, quand je le peux; ce sont des poèmes ou des textes autour des gens que j'aime, la Bible, Shakespeare, le rugby, les single malts, Eschyle ou Sophocle, la peinture, Charlie Parker ou Sibelius, la définition de l'infini de David Hilbert, les marches ici et ailleurs...Et toujours cette phrase de Halldor Laxness: 'leur injustice est terrible, leur justice, pire encore.' oliphernes@gmail.com

Le Pont des Trois Soupirs

le Pont de Kalogeriko (dans les gorges de Vikos)

le Pont de Kalogeriko (dans les gorges de Vikos)

 

J’ai cherché à Mykonos, aussi à Spetsae,

Je n’ai trouvé aucune indomptable Antigone,

Aucun donneur de feu, aucun Prométhée ;

I asked the whispers of the wind :’where have they gone?’

 

‘La Grèce que tu cherches, la Grèce victime des tortionnaires,

Qui ont des noms de Grecs et des noms d’étrangers,

Ayatollahs de la bien-pensance monétaire,

Va, suis le chemin des astres, il va te guider.’

 

J’ai longtemps écouté les murmures du vent,

J’ai suivi le lumineux chemin des étoiles,

Et après avoir enduré tous les tourments,

Je suis enfin devant la vérité sans voiles.

 

Dans les gorges étroites des montagnes éperdues,

La vérité rebondissait comme un écho

De l’histoire d’une grandeur reconnue et perdue

Sous les trois arches du pont Kalogeriko.

 

Sur l’eau, sous la première arche, on avait écrit

(Qui ? je ne sais pas, je ne connais pas son nom) :

‘Où sont-ils tous ceux qui se glissent entre l’édit

Et le pouvoir ? où sont-ils ceux qui savent dire non ?

Ceux qui savent refuser les compromissions ?’

Ils étaient dans les vers venus du fond des âges,

Blessés, humiliés, rabaissés par les outrages.

 

Je me rendis alors jusqu’à la troisième arche,

Au-dessus d’amoncellements de décombres,

En descendant les rochers comme de véritables marches,

Je vis des silhouettes dans l’ombre,

Pour mes yeux, pour mon esprit tout devint sombre.

Je ne compris pas les mots de leur histoire

Ce que je voyais, mon âme refusait d’y croire.

 

J’entendais distinctement plaintes et soupirs                     

Qui déchiraient le silence sous l’arche centrale,

Où je vis danser les mercantis du désir -

Quémandant prébendes pour la médiocrité banale

De leur esthétique, redevance fondamentale -

Dans un dernier bal pareil à une danse macabre,

de non-vivants, de survivants et de cadavres

 

Ils étaient là, quémandant quelques royalties

Dues à leur immense esprit d’invention,

Ils avaient quand même redessiné les pantys !

Ce qui leur valait une juste rémunération.

 

Etranglé par les siens et par tous les envieux,

Derrière ces polichinelles, tout un pays,

Misérable, cependant toujours aussi glorieux,

Se demandait : ‘pourquoi ce mot : démocratie,

Créé pour dire ce qu’il signifie : DEMOCRATIE,

Pourquoi ces nations qui toutes l’ont fait leur,

Pourquoi ne nous payent-elles pas les droits d’auteur ?

 

Les faiseurs de petites culottes ou de lunettes,

Les vendeurs d’odeurs ou de saveurs, profiteurs

Comptant les diffusions de la moindre chansonnette,

Et autres prébendiers, marchands pressureurs

Des désirs clinquants, bonimenteurs du bonheur,

Imposent leurs soi-disant idées de pacotille                     

Pour quelques pépètes, salaire de ces broutilles.’

 

Pendant ce temps, les héritiers des philosophes

Inventeurs de la démocratie adoptée

Par la plupart des états, courent à la catastrophe…

Provoquée par ceux qui l’ont spolié de l’idée.

 

 

 

© Mermed 29 Juin – 9 Juillet 2018

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