J'ai écrit et j'écris les textes de ce blog; beaucoup sont régulièrement publiés en revues; j'essaie de citer mes sources, quand je le peux; ce sont des poèmes ou des textes autour des gens que j'aime, la Bible, Shakespeare, le rugby, les single malts, Eschyle ou Sophocle, la peinture, Charlie Parker ou Sibelius, la définition de l'infini de David Hilbert, les marches ici et ailleurs...Et toujours cette phrase de Halldor Laxness: 'leur injustice est terrible, leur justice, pire encore.' oliphernes@gmail.com
6 Novembre 2018
Tu fus dur, c'est devenu mon aubaine et
pour cette peine que j'eus dans le passé,
ma transgression est une fourche caudine,
si mes nerfs ne sont de bronze ou d'acier.
Si ma dureté t'a brisé comme je le fus
par la tienne, tes jours furent un enfer!
Moi, vrai tyran, le temps je ne l'ai pas eu
pour peser combien de ton crime j'ai souffert.
Qu'au fond de mon âme, notre nuit de désespoir
me rappelle la violence de la douleur,
pour toi et moi, l'un de l'autre recevoir
l'humble baume qui guérit les maux du coeur.
Si tes écarts sont maintenant ta dette;
alors les tiens et les miens se rachètent.
Mots jamais dits en nouvelles constructions,
pour cette peine qui fut la tienne jadis,
aujourd'hui la mienne par traduction,
piètre apprentissage voué à l'oubli.
Si ma maladresse éreinte tes mots,
autant que tous leurs sens m'émerveillent,
moi, maladroit adaptateur, escroc
de tes vers, je vis un enfer de veilles.
Mon âme espère aux nuits du désespoir,
où tes mots m'ont parfois soufflé les miens,
que ton souffle ramène à mon écritoire
le souvenir de mots qui sont les tiens.
Tes errements de langue et de pensée
je ne pourrai que les lire et pleurer.
© Mermed 2014-2015