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Effleurements livresques, épanchements maltés

J'ai écrit et j'écris les textes de ce blog; beaucoup sont régulièrement publiés en revues; j'essaie de citer mes sources, quand je le peux; ce sont des poèmes ou des textes autour des gens que j'aime, la Bible, Shakespeare, le rugby, les single malts, Eschyle ou Sophocle, la peinture, Charlie Parker ou Sibelius, la définition de l'infini de David Hilbert, les marches ici et ailleurs...Et toujours cette phrase de Halldor Laxness: 'leur injustice est terrible, leur justice, pire encore.' oliphernes@gmail.com

Âmeatomie 6

Le Duke et son orchestre

Le Duke et son orchestre

14 The beat goes on

1

Dans l’une des tours du mur d’ Hadrien

aux confins de l’ancien empire romain

là où maintenant lads et lasses djeordie

viennent écouter Corso et Ferlinghetti

dirent leurs poèmes avec Gary Snyder

soutenus par le beat de Charlie Parker.

 

2

Après des pintes de Newcastle brown ale

et la lecture des vers des poètes anonymes

sur les murs gris et sales couverts de rimes

de la gare centrale où arrivait Vachel

tout droit venu de la chaleur méridionale

jusqu’à ces frontières septentrionales.

 

3

Le concert ce jour là de Duke Ellington,

aux saxos Paul Gonçalvès et Johnny Hodges,

et après l’entracte, de retour des loges

les géants Cootie Williams et Cat Anderson,

avec une fille trouvée au hasard d’un verre,

séduite par la jovialité des compères,

propulsée sur la scène en ce soir d’hiver,

elle qui pensait à une party du vendredi

O ! surprise, elle avait trois mille spectateurs…

les musiciens, habitués aux facéties

souriaient et alors sourirent de même

de cette malice la fille et les auditeurs.

 

4

Dans un pub enfumé jouaient de la musique

des jeunes gens aux guitares très électriques,

une fille dans des fumées interdites

tendait la main et les yeux pour un amour

de passion anonyme jusqu’ au petit jour,

jamais les paroles de l’amour ne furent dites,

dans cette nuit à aucun moment platonique.

 

 

5 Marilyn

Nous, les clochards célestes du monde à venir,

assis entre Marx et Pablo Picasso,

pérorant après Dali et Fidel Castro,

avons dit les poèmes du cantique d’avenir,

 

à cette Marilyn Monroe de nos rêves,

Marilyn ou toute autre, nue, comme elle

vendue sur les cartes postales comme celle

qui est dévêtue sur la plage de nos trêves.

 

Celle pour laquelle nous survivons à peine

dans ce monde chaotique, qui nous mène

à imaginer un passé, et avec elle

 

nous, inventons notre avenir ici même

dans le présent, sans aucune solution, dit-elle

car - selon elle - il n’y a pas de problème.

 

 

6 The Waltie’s go on

Enfants posthumes et adultérins

de Walt Whitman

et de Henry David Thoreau

sortis de l’enfer des images de Blake et de Dante,

serrés entre Kid Ory

et Dizzie Gillespie

partis de Woodstock où Pétrarque oubliait Laure

dans l’amour de Jean Harlow,

sur la route 66, conduits par Neal Cassidy,

la musique à fond, Ornette Coleman accompagne Janis Joplin,

ils croisent le marcheur Vachel Lindsay

qui échange ses poèmes contre un toit, un verre,

des rimes à échanger contre du pain.

ils vont partager le blues de Ti-Jean à Mexico

et chercher le chaman Yaqui

qui les guidera dans le labyrinthe de leur œcuménisme

de juifs bouddhistes

de catholiques calvinistes

mystiques du vivant révélé par

la poésie qui révèle ce qui est inconnu et pourtant en nous.

poètes des vies en cut-up des vers de

Rimbaud et Shakespeare,

rêveurs d’un monde sans coercition,

dans une nature sauvegardée

où tout est saint

les poètes beats porteurs

de toute notre actualité…

 

 

à suivre

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