J'ai écrit et j'écris les textes de ce blog; beaucoup sont régulièrement publiés en revues; j'essaie de citer mes sources, quand je le peux; ce sont des poèmes ou des textes autour des gens que j'aime, la Bible, Shakespeare, le rugby, les single malts, Eschyle ou Sophocle, la peinture, Charlie Parker ou Sibelius, la définition de l'infini de David Hilbert, les marches ici et ailleurs...Et toujours cette phrase de Halldor Laxness: 'leur injustice est terrible, leur justice, pire encore.' oliphernes@gmail.com
7 Avril 2020
'When truth and virtue have to do with thee,
A thousand crosses keep them from thy aid;
They buy thy help; but Sin ne'er gives a fee,
He gratis comes; and thou art well appay'd
As well to hear as grant what he hath said.
My Collatine would else have come to me
When Tarquin did, but he was stay'd by thee.
'Guilty thou art of murder and of theft;
Guilty of perjury and subornation;
Guilty of treason, forgery, and shift;
Guilty of incest, that abomination:
An accessory by thine inclination
To all sins past, and all that are to come,
From the creation to the general doom.
'Mis-shapen Time, copesmate of ugly night,
Swift subtle post, carrier of grisly care,
Eater of youth, false slave to false delight,
Base watch of woes, sin's pack-horse, virtue's snare;
Thou nursest all and murtherest all that are:
O hear me then, injurious, shifting Time!
Be guilty of my death, since of my crime.
'Why hath thy servant, Opportunity,
Betray'd the hours thou gav'st me to repose?
Cancell'd my fortunes, and enchained me
To endless date of never-ending woes?
Time's office is to fine the hate of foes;
To eat up errors by opinion bred,
Not spend the dowry of a lawful bed.
'Time's glory is to calm contending kings,
To unmask falsehood, and bring truth to light,
To stamp the seal of time in aged things,
To wake the morn, and sentinel the night,
To wrong the wronger till he render right;
To ruinate proud buildings with thy hours,
And smear with dust their glittering golden towers:
'To fill with worm-holes stately monuments,
To feed oblivion with decay of things,
To blot old books and alter their contents,
To pluck the quills from ancient ravens' wings,
To dry the old oak's sap and cherish springs;
To spoil antiquities of hammer'd steel,
And turn the giddy round of Fortune's wheel;
'To show the beldame daughters of her daughter,
To make the child a man, the man a child,
To slay the tiger that doth live by slaughter,
To tame the unicorn and lion wild,
To mock the subtle, in themselves beguil'd;
To cheer the ploughman with increaseful crops,
And waste huge stones with little water-drops.
'Why work'st thou mischief in thy pilgrimage,
Unless thou couldst return to make amends?
One poor retiring minute in an age
Would purchase thee a thousand thousand friends,
Lending him wit that to bad debtors lends:
O, this dread night, wouldst thou one hour come back,
I could prevent this storm, and shun thy wrack!
'Thou cease!ess lackey to eternity,
With some mischance cross Tarquin in his flight:
Devise extremes beyond extremity,
To make him curse this cursed crimeful night:
Let ghastly shadows his lewd eyes affright;
And the dire thought of his committed evil
Shape every bush a hideous shapeless devil.
'Disturb his hours of rest with restless trances,
Afflict him in his bed with bedrid groans;
Let there bechance him pitiful mischances,
To make him moan; but pity not his moans:
Stone him with harden'd hearts, harder than stones;
And let mild women to him lose their mildness,
Wilder to him than tigers in their wildness.
‘Elles ont affaire à toi, vertu et vérité,
mille obstacles empêchent alors ton adhésion;
elles achètent ton aide; il ne paye pas le pêché;
il vient gratis; et tu es en disposition
pour l'entendre et exaucer son invitation.
Sinon mon Collatin serait venu vers moi
quand Tarquin le fit; il est resté près de toi.
‘Tu es coupable de meurtre, et de parjure;
coupable de vol et de subornation;
coupable de trahison, faux, imposture;
coupable d’inceste, cette abomination:
tous accessoires de ton inclination
pour tous les péchés passés, à venir,
de la genèse à la fin de l‘avenir.
‘Temps difforme, compagnon de l'horrible nuit,
rapide cheval de poste du tracas affligé,
ogre de jeunesse, aux fausses joies faussement asservi,
vil maton des peines, cheval bâté de pêché,
auteur et assassin de tout; vertu leurrée.
Oh ! écoute-moi ! Temps, marche vers tous les dommages !
sois coupable de ma mort, comme de mon outrage.
‘Pour mon repos, tu m’avais donné des heures,
pourquoi ta servante, l’occasion, les a trahies ?
pourquoi m'enchaîner, en détruisant mes bonheurs,
à une suite éternelle de maux infinis ?
le Temps doit d’abolir la haine des ennemis;
ignorer les pensées fausses en général,
ne pas dépenser la dot du lit conjugal.
‘Le temps, sa gloire: des rois apaiser les conflits,
démasquer le faux, dévoiler la vérité,
apposer le sceau des siècles sur le décrépit,
s’éveiller le matin, durant la nuit, veiller,
nuire au nuisible jusqu'au retour de l‘équité;
abattre au fil de tes heures les bâtisses si fières,
ternir l’éclat de leurs tours dorées de poussière;
‘emplir de trous de vers les stèles de l‘histoire,
nourrir l’oubli de tout en dépérissement,
tâcher les vieux livres pour altérer leur pouvoir,
déplumer les ailes des corbeaux couverts d‘ans,
tarir la sève des vieux chênes, chérir les printemps;
détériorer les aciers martelés anciens,
faire tourner la roue vertigineuse du destin;
‘montrer les filles de sa fille à la vieille matrone,
faire de l'enfant un homme, de l'homme un enfant,
tuer le tigre qui après ses crimes collationne,
apprivoiser la licorne, le lion menaçant,
se jouer des subtils, eux-mêmes s‘abusant;
réjouir avec de plus riches moissons la fermière,
et par de petites gouttes d'eau user la pierre.
‘Pourquoi faire ce tort pendant ton pèlerinage,
si tu ne peux revenir faire des changements ?
une seule minute d’absence au cours des âges
t'achèterait mille milliers d’amis, conférant
de l’esprit à qui prête à des charlatans:
O fatale nuit! reviens une heure avant l’orage,
préparé, je pourrais m’épargner le naufrage.
‘Arrête, laquais permanent de l'éternité,
la fuite de Tarquin par quelque accident tragique:
créée des extrêmes par-delà toute extrémité,
pour qu’il maudisse cette fatale nuit maléfique:
que des ombres hideuses effrayent ses yeux lubriques;
que le tragique souvenir de son crime transforme
chaque buisson en quelque hideux démon difforme.
‘Trouble ses heures de repos d’angoisses incessantes;
tourmente-le dans son lit de sanglots alités;
que la chance le comble de malchances navrantes,
et qu‘il en gémisse; mais n'en ait pas pitié:
lapide le de cœurs endurcis plus que rochers;
que les femmes douces oublient avec lui leur douceur,
pour être plus féroces que des tigres dans leur fureur.
à suivre