J'ai écrit et j'écris les textes de ce blog; beaucoup sont régulièrement publiés en revues; j'essaie de citer mes sources, quand je le peux; ce sont des poèmes ou des textes autour des gens que j'aime, la Bible, Shakespeare, le rugby, les single malts, Eschyle ou Sophocle, la peinture, Charlie Parker ou Sibelius, la définition de l'infini de David Hilbert, les marches ici et ailleurs...Et toujours cette phrase de Halldor Laxness: 'leur injustice est terrible, leur justice, pire encore.' oliphernes@gmail.com
14 Septembre 2022
Seul, désormais,
Une sœur de Saturne
éclairée par un dernier soleil noir,
surgie des nuits du temps,
défaisait avec ses clefs
des nombres dont la seule magie
jonchait le sol.
Les pieds dans la terre,
désir des humains.
Prise entre les désirs d’humanité
elle disparut
dans le retable craquelé d’un temple perdu.
Seuls les anciens amants des femmes en noir
l’aperçoivent quelquefois
parmi les âmes inassouvies
qui les accompagnent dans
les déserts de leurs éternelles traversées.
le grand déchiffreur du chaos,
donnait l'âme à la peinture en peignant la montagne,
lui donnait son mouvement en peignant l'eau,
aussi la vie, en peignant les forêts.
Ainsi l'esprit est présent partout,
et quand la peinture découle de l'esprit,
les obstacles s'écartent,
Plus rien ne peut nous empêcher d'être là,
de regarder, avec ces deux-là,
sans autre règle que l'absence de règles,
la règle suprême.
Shitao (aussi appelé Moine citrouille-amère) 1641-1719 (environ)
Il travaillait à l'encre de Chine, avec des pinceaux de calligraphie.
Il a laissé - comme Leonardo – des propos sur la peinture,
un livre aussi intelligent que le Tchouang Tseu,
aussi pénétrant sur la création que les pages de Proust dans Le Temps Retrouvé.
(Tr. Pierre Ryckmans Les propos sur la peinture du Moine Citrouille-Amère ; Plon,)
en partance,
'O Paris
Grand foyer chaleureux avec les tisons entrecroisés
de tes rues et tes vieilles maisons
qui se penchent au-dessus et se réchauffent
Comme des aïeules
Et voici des affiches, du rouge du vert
Multicolores comme mon passé bref
Du jaune
Jaune
La fièvre couleur des romans de la France à l'étranger.'
'Je suis en route,
j'ai toujours été en route,
je suis en route avec la petite Jehanne de France...'
Il poursuit sa route, monte dans un train
qui traverse toute l’Asie jusqu’à Urga
où il retrouve les deux vieux franciscains
porteurs de tous les mots de paix là-bas.
Il repart vers l’Ouest à toute vitesse,
joue aux échecs, boit vodkas sur vodkas
pour retrouver cette si belle poétesse
dans son salon au bord de la Neva;
là après mille et trois tangos, Mozart
endiablé par Astor Piazzolla
danse avec Akhmatova, la Tatare,
les dernières langueurs de la Bocca.
Et voici les mots qui enferment le sens
entre la première et la dernière lettre,
ne laissant comme seule substance
que celle qu’ils laissent apparaître;
mots finis pour définir l’infini,
mots vides pour dire le trop de néant,
mots, dernières frontières de l’indéfini,
mots qui protègent comme un banal écran.
Perdu avec la nurse de Czeslaw Milosz,cosmopolite de deux ans,
je me suis retrouvé dans le transsibérien pour un autre voyage
après celui que j’avais fait avec Blaise,
et malgré notre passage dans des pays,
où les hommes parlaient des langues différentes, nous n’avons
trouvé dans aucune langue
Les mot pour humanité,
dans aucune autre langue que celle des poètes,
celle de Freddy Sauzer quand elle se mêle aux couleurs de Sonia Delaunay,
pour les vers de Blaise Cendrars.
vers d'autres solitudes partagées,
Hakuin Ekaku parle à son autoportrait, quand il avait 71 ans,
'Détesté par un millier de Bouddhas dans le royaume des mille Bouddhas,
Haï par les démons parmi les bandes de démons,
Cette tête chauve, aveugle et puante,
Apparaît à nouveau sur une feuille de papier,
Sacrebleu !'
est-il là, de l'autre côté de la rue?
C'est une femme
ou un homme
toujours seuls, dans une lieu, une ville inhabitée
ou seuls - au milieu des autres –
seuls aussi
il y a toujours une fenêtre
ou une vitrine – mais pas celle d'Anvers
et elle/il n'a aucune autre place
que l'espace occupé
c'est dans des tons comme ceux des débuts du
Rock n' roll
et pourtant c'est éternellement
l'individu seul
dans un décor inattentif et indifférent.
en regardant Hopper
En nous introduisant dans cette pièce, dans ce bar,
en entrant dans ce monde, on entrera dans le bar de Barbara
dans l'île aux Mimosas et on lui dira: Je t'ai trouvée
dans ce bar
Ou autrement?
En buvant un Manhattan mélange de Rye Whiskey, Vermouth rouge et angustura l
à suivre...