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Effleurements livresques, épanchements maltés

J'ai écrit et j'écris les textes de ce blog; beaucoup sont régulièrement publiés en revues; j'essaie de citer mes sources, quand je le peux; ce sont des poèmes ou des textes autour des gens que j'aime, la Bible, Shakespeare, le rugby, les single malts, Eschyle ou Sophocle, la peinture, Charlie Parker ou Sibelius, la définition de l'infini de David Hilbert, les marches ici et ailleurs...Et toujours cette phrase de Halldor Laxness: 'leur injustice est terrible, leur justice, pire encore.' oliphernes@gmail.com

Venus et Adonis strophes 122 - 131

Venus et A donid, Grigorii Pavlychev

Venus et A donid, Grigorii Pavlychev

'And therefore hath she brib'd the Destinies,

To cross the curious workmanship of nature

To mingle beauty with infirmities,

And pure perfection with impure defeature;

Making it subject to the tyranny

Of mad mischances and much misery;

 

'As burning fevers, agues pale and faint,

Life-poisoning pestilence and frenzies wood,

The marrow-eating sickness, whose attains

Disorder breeds by heating of the blood;

Surfeits, imposthumes, grief, and damn'd despair,

Swear nature's death for framing thee so fair.

 

'And not the least of all these maladies

But in one minute's fight brings beauty under:

Both favour, savour hue, and qualities,

Whereat the impartial gazer late did wonder,

Are on the sudden wasted, thaw'd and done,

As mountain-snow melts with the mid-day sun.

 

'Therefore, despite of fruitless chastity,

Love-lacking vestals and self-loving nuns,

That on the earth would breed a scarcity

And barren dearth of daughters and of sons,

Be prodigal: the lamp that burns by night

Dries up his oil to lend the world his light.

 

'What is thy body but a swallowing grave,

Seeming to bury that posterity

Which by the rights of time thou needs must have,

If thou destroy them not in dark obscurity?

If so, the world will hold thee in disdain,

Sith in thy pride so fair a hope is slain.

 

'So in thyself thyself art made away;

A mischief worse than civil home-bred strife,

Or theirs whose desperate hands themselves do slay,

Or butcher-sire that reeves his son of life.

Foul-cankering rust the hidden treasure frets,

But gold that's put to use more gold begets.'

 

'Nay then,' quoth Adon, 'you will fall again

Into your idle over-handled theme;

The kiss I gave you is bestow'd in vain,

And all in vain you strive against the stream;

For by this black-fac'd night, desire's foul nurse,

Your treatise makes me like you worse and worse.

 

'If love have lent you twenty thousand tongues,

And every tongue more moving than your own,

Bewitching like the wanton mermaid's songs,

Yet from mine ear the tempting tune is blown;

For know, my heart stands armed in mine ear,

And will not let a false sound enter there;

 

'Lest the deceiving harmony should run

Into the quiet closure of my breast;

And then my little heart were quite undone,

In his bedchamber to be barr'd of rest.

No, lady, no; my heart longs not to groan,

But soundly sleeps, while now it sleeps alone.

 

'What have you urg'd that I cannot reprove?

The path is smooth that leadeth on to danger;

I hate not love, but your device in love

That lends embracements unto every stranger.

You do it for increase: O strange excuse!

When reason is the bawd to lust's abuse.

 

 

 

Et elle a soudoyé les destinées,

pour gêner ce travail de la nature

en mêlant beauté et infirmités,

et pure perfection à la tare impure;

en faisant un sujet de l’autoritaire

des malheurs fous et de la grande misère;

 

Comme la fièvre quarte, le délire brûlant,

le pestilentiel poison de la vie,

la maladie ogre de la moelle, chauffant

le sang jusqu’au désordre, et les folies;

les excès, le désespoir damné jurent,

t’ayant fait si beau, de tuer la nature.

 

Et ce qui n’est pas le moindre des maux:

une minute de combat tue grâce, couleur,

toutes les qualités qui font le beau

qu’admirait l’impartial spectateur,

en un instant tout se perd, fond ainsi

que neige des cimes au soleil de midi.

 

Aussi, malgré la stérile chasteté,

les vestales sans amour, nonnes égotistes,

qui voudraient engendrer une rareté

sur terre et disette de filles et de fils,

sois prodigue: la nuit la lampe qui éclaire

vide son huile pour du monde être la lumière.


‘Qu’est ton corps sinon une tombe vorace,

semblant enterrer cette postérité

que tu dois avoir par droit de l‘âge,

les sapant dans de noires obscurités ?

Le monde n’aura pour toi qu‘indifférence,

d’avoir par fierté tuer l’espérance.

 

Quel méfait, quand en toi-même tu te perds,

pire que la guerre civile, ou que les mains

désespérées qui se tuent, que le père

boucher de son fils et son assassin.

Une rouille pourrie déchiquette les trésors,

mais l’or qui circule créée davantage d’or.

 

Ho,’ dit Adon, ‘ encore tes boniments

oiseux; le baiser que je t’ai donné

était vain, et en vain contre le torrent

tu luttes; car, par cette nuit de noir grimée

fallacieuse nourrice du désir,

tes mots me font t’aimer de pire en pire.

Your treatise makes me like you worse and worse.

 

t’aurait-il donné vingt mille langues l’amour,

chacune plus émouvante que la tienne,

plus envoûtante que chant des sirènes,

à ce son charmeur je resterais sourd;

saches le, dans l’oreille j’ai mon cœur armé,

il n’y laisse entrer de son mensonger;

 

De peur que n’entre la perfide mélodie

mon sein, ce doux refuge pacifié;

pour mon pauvre cœur ce serait fini

sans sommeil dans sa chambre à coucher.

Non, Madame, non; mon cœur ne veut gémir,

mais sereinement et seul il veut dormir.

 

Que dis- tu que je ne puisse réfuter ?

un chemin de roses mène au danger;

je ne hais pas l’amour, mais tes simagrées

d‘amour, d’embrasser tous les étrangers.

Tu le fais pour procréer: belle défense !

quand la raison excuse l‘intempérance.

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