J'ai écrit et j'écris les textes de ce blog; beaucoup sont régulièrement publiés en revues; j'essaie de citer mes sources, quand je le peux; ce sont des poèmes ou des textes autour des gens que j'aime, la Bible, Shakespeare, le rugby, les single malts, Eschyle ou Sophocle, la peinture, Charlie Parker ou Sibelius, la définition de l'infini de David Hilbert, les marches ici et ailleurs...Et toujours cette phrase de Halldor Laxness: 'leur injustice est terrible, leur justice, pire encore.' oliphernes@gmail.com
23 Octobre 2022
Quel plaisir de voir un grand film !
La montée de rejet de toute une communauté envers deux puis trois personnes.
J'ai assisté à cela jadis,
cette haine qui explose d'un coup
et se propage tellement rapidement que tout est bouleversé,
que les conflits, les rancoeurs, les jalousies...
reviennent à la surface dans des mots contenus trop longtemps,
et une personne seule qui rassemble quand même quelques résistants
ne peut rien faire
(ici ils sont 28 à s'opposer à une masse de 411 irréductibles).
Tout se fait dans une scène qui fera partie des grands moments de cinéma:
un plan fixe d'une dizaine de minutes,
les habitants du village dans la salle des fêtes,
la caméra immobile filme une partie d'entre eux (environ cent cinquante)
qui enveniment les choses à qui mieux-mieux et en viennent aux mains.
Splendides images de cette foules embêtisée(1) de son bon droit,
derrière un jeune homme au premier plan
qui suit les débats en tournant la tête,
en approuvant ou pas, sans jamais prononcer un mot.
Une scène d'une intensité suffocante,
comme l'est l'ensemble de ce film, encore une fois, très dur, mais magnifique.
R.M.N., en roumain c'est notre IRM, dans le tunnel duquel passe cette micro société.
(1) Embêtiser, je ne suis pas certain que le mot existe, mais il me plait...