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Effleurements livresques, épanchements maltés

J'ai écrit et j'écris les textes de ce blog; beaucoup sont régulièrement publiés en revues; j'essaie de citer mes sources, quand je le peux; ce sont des poèmes ou des textes autour des gens que j'aime, la Bible, Shakespeare, le rugby, les single malts, Eschyle ou Sophocle, la peinture, Charlie Parker ou Sibelius, la définition de l'infini de David Hilbert, les marches ici et ailleurs...Et toujours cette phrase de Halldor Laxness: 'leur injustice est terrible, leur justice, pire encore.' oliphernes@gmail.com

Quadrature du cercle

La quadrature du cercle,  Raymond Queneau y a consacré une partie de son livre Aux Confins des Ténèbres, les fous littéraires.

La quadrature du cercle, Raymond Queneau y a consacré une partie de son livre Aux Confins des Ténèbres, les fous littéraires.

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La nouvelle quadrature du cercle...

Les puissances de derrière l'air,

le néant qui donne la vieillesse,

le temps de Planck,

la fatuité des lois physiques qui se pensent universelles,

(un philosophe qui demanda Lou en mariage sur le lac d'Orta – il s'appelait Friedrich Wilhelm Nietzsche, nous a parlé de l'absurde danger pour l'homme de croire que l'univers a été créé autour de lui...)

 

pour nous préparer à nos déceptions

certains ont inventé le retrait de dieu,

le tsim tsoum,

d'autres ont inventé un début des temps -

enfin presque, à un milliardième de milliardième du temps d'un flash,

comme la quadrature du cercle,

tout est dans le presque

c'est le temps où tout se contracte,

où les dieux se retirent...

 

nous nous continuons d'explorer,

 

et nous faisons toujours le feu comme nous le faisions il y a près d'un demi million d'années,

et dans l'univers résonne le cri de la croix repris en choeur

par Simon de Cyrène et Joseph d'Arimathée

'Eli, Eli, lema sabachthani ?'

Quels dieux nous abandonnent à nos balourdises?

 

 

2

de 10-43 à 4×1017

(il s’agit de secondes)

 

Vous, je ne sais pas, moi j’aime ces termes,

mots et chiffres, qui inventent des temps

encore inconnus et fixent précisément

les limites finies d’un temps sans terme;

 

l’univers a eu le génie -

Edgar Allan Poe aussi qui

imitait Baudelaire des années

avant que Charles ne soit né -

de reproduire la physique

de l’univers non statique

d’Alexandre, aussi poétique

que le chanoine catholique:

 

de masse constante, l’univers symétrique

et de rayon croissant dit la vitesse unique

et radiale des nébuleuses extragalactiques.’*

 

- on se souvient alors de Paul Verlaine,

poète qui eut son heure d‘anonymat,

réclamant à Fauré - le fils d‘Hélène,

ses petites prébendes’, pour l’économat

de l’Hôtel Dieu, dues pour la Bonne Chanson,

musique de Gabriel, paroles de Paul...

- c’est assez de toutes ces fariboles,

reprenez vous sérieusement mon garçon -

 

j’aime le mystère de ces espaces temps

dans lesquels tout s’est fait,

ce temps si long:

quatre fois dix puissance dix sept secondes,

si bien connu,

et ce temps si bref:

dix puissance moins quarante trois seconde

encore inconnu

seul temps dont nous ne connaissons pas l’histoire…

personne ne l’a encore inventée

à ce jour,

et l’on comprend bien

- sachant que 4×1017 secondes

correspond plus ou moins à quatorze milliard d’années -

ce que représentent 10-43 secondes.…

Et c’est une création de la poésie,

physique,

mathématique,

dans un univers que les poètes

de la physique,

de la mathématique,

ont dessiné pour notre compréhension

qui rebondit sans cesse sur les frontières

que nos mots ont fixées à l’éternité de l’infini,

avant la découverte de la géométrie de l’inconnu,

et des mots pour la dire.

 

Pour ceux qui ne sont pas sensibles à la beauté

du temps de Planck,

à celle du Big Bang,

aux trous noirs,

à la poésie de ces rêves merveilleux,

restent Sully Prudhomme,

et les textes du livre des visages.

 

titre de l’article de Georges Lemaître (1927)

 

 

 

© Mermed

 

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