So shall I live, supposing thou art true,
Like a deceived husband; so love's face
May still seem love to me, though altered new;
Thy looks with me, thy heart in other place:
For there can live no hatred in thine eye,
Therefore in that I cannot know thy change.
In many's looks, the false heart's history
Is writ in moods, and frowns, and wrinkles strange.
But heaven in thy creation did decree
That in thy face sweet love should ever dwell;
Whate'er thy thoughts, or thy heart's workings be,
Thy looks should nothing thence, but sweetness tell.
How like Eve's apple doth thy beauty grow,
If thy sweet virtue answer not thy show!
Je vivrai, pensant, que tu es sincère -
comme un mari trompé; l’amour ressemble
encore à l’amour, même s’il s’altère;
tes regards pour moi, ton cœur va l’amble:
car la haine ne peut vivre dans tes yeux,
où je ne peux voir aucun changement.
Dans nombreux regards, l’histoire d’un cœur captieux
s’écrit en moues, rides étranges et froncements.
En te créant, les cieux ont décrété
que l’amour aurait ton visage pour demeure;
quels que soient tes émois ou tes pensées,
tes regards ne peuvent dire que la douceur.
Ta beauté peut-elle, comme la pomme d'Eve, croître
si de tes mérites tu n'est le miroir?
© Mermed 2014-2015