J'ai écrit et j'écris les textes de ce blog; beaucoup sont régulièrement publiés en revues; j'essaie de citer mes sources, quand je le peux; ce sont des poèmes ou des textes autour des gens que j'aime, la Bible, Shakespeare, le rugby, les single malts, Eschyle ou Sophocle, la peinture, Charlie Parker ou Sibelius, la définition de l'infini de David Hilbert, les marches ici et ailleurs...Et toujours cette phrase de Halldor Laxness: 'leur injustice est terrible, leur justice, pire encore.' oliphernes@gmail.com
13 Novembre 2020
J’aurais aimé être Epictète ou bien Marc Aurèle,
avoir la mémoire d’Hadrien.
Que mes pensées soient cohérentes pour moi-même.
J’aurais été ce bouddha de pierre bien vivant
dont le demi sourire aurait illuminé les âmes et tranquillisé la foule.
Je serais cet équatorien équanime,
je serais Akbar
et je ne suis que Judas
celui d’avant son évangile.
Je suis Kubilaï Khan qui ravage et détruit toutes ses aspirations
là où il passe, aucune idée poétique, aucune pensée philosophique, aucun sentiment amical ne renaît.
Là où devrait être la sagesse qui renonce
il n’y a que paresse qui abdique.
Là où devrait être la générosité qui accueille
il n’y a que cupidité qui agrippe.
J’aurais voulu être celui qui est
je suis celui qui suit,
je serais celui qui est
je suis celui qui fuita.
J’aurais été amour pour autrui
je suis celui qui hait.
Il ne reste plus d’autre illusion
que quelques mots,
maltraités,
quelques mots chéris
qui s’appauvrissent dans mes mains,
qui s’assèchent avec mon encre,
quelques mots
qui me font oublier
la page blanche d’une âme bien grise.
Et le soleil sur un tableau
Et les chats sur quelques livres.