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Effleurements livresques, épanchements maltés

J'ai écrit et j'écris les textes de ce blog; beaucoup sont régulièrement publiés en revues; j'essaie de citer mes sources, quand je le peux; ce sont des poèmes ou des textes autour des gens que j'aime, la Bible, Shakespeare, le rugby, les single malts, Eschyle ou Sophocle, la peinture, Charlie Parker ou Sibelius, la définition de l'infini de David Hilbert, les marches ici et ailleurs...Et toujours cette phrase de Halldor Laxness: 'leur injustice est terrible, leur justice, pire encore.' oliphernes@gmail.com

Venus et Adonis strophes 1 - 5

 Nicolas Poussin  Vénus et Adonis. Paysage de Grottaferrata Vers 1626

Nicolas Poussin Vénus et Adonis. Paysage de Grottaferrata Vers 1626

 

Les mythes de Vénus et d'Adonis, ainsi que celui de Déméter et Perséphone (la renaissance du printemps) sont inspirés de celui d'Ishtar et de Tammuz, des héros mésopotamiens.

Ishtar aimait la Terre ; elle y envoya donc son fils, qui avait le don d'embellir la nature. Partout où il passait les plantes verdoyaient, les récoltes étaient abondantes, les oiseaux chantaient. Les hommes l'honoraient pour ses biens faits. Mais le bonheur ne dura pas : Tammuz fut tué par un sanglier ! Il descendit dans l'Aralu (l'enfer), le domaine d'Ereshkigal. Tammuz mort, la Terre fut triste. Pire, les récoltes pourrissaient, le bétail mourait. Alors les hommes implorèrent Ishtar pour qu'elle leur rende Tammuz. Ishtar entendit leurs prières et vit que la Terre se désolait. Elle aimait Tammuz et se rendit compte des dégâts que sa disparition avaient engendrés.

Ishtar se rendit aux enfers, chez sa sœur Ereshkigal. Lorsqu'elle arriva aux portes de l'Aralu, Ereshkigal ordonna au gardien de la traiter selon "l'ancienne loi". Cette loi voulait que toute personne pénétrant dans l'Aralu soit nue. Ishtar fut donc obligée de retirer chaque ornement et vêtement qu'elle portait.

Pendant qu'Ishtar était aux enfers, la Terre dépérissait, ses habitants oubliaient les arts et l'amour. La population diminuait rapidement, et les dieux remarquèrent une diminution du nombre d'offrandes. Pris de panique, ils ordonnèrent à Ereshkigal de libérer sa prisonnière. Ishtar refusa la liberté, tant que Tammuz ne lui serait pas rendu. Une fois tous les deux à la surface, la Terre retrouva sa gaieté. Cependant, Ereshkigal voulut que Tammuz passe chaque année six mois dans l'Aralu, en échange de sa liberté. C'est ainsi que six mois par an, la Terre est morne, c'est l'hiver.

La mythologie grecque s'est beaucoup inspirée des mythes mésopotamiens; Vénus et d'Adonis, ainsi que celui de Déméter et Perséphone (la renaissance du printemps) sont inspirés de celui d'Ishtar et de Tammuz.

Le prophète Ezechiel lui aussi, connaissait cette belle histoire, 'Et il me conduisit à l'entrée de la porte de la maison de l'Éternel, du côté du septentrion. Et voici, il y avait là des femmes assises, qui pleuraient Thammuz' 'Chapitre 8, verset 14)

Voici ma traduction de ce très long poème qui a été, de son vivant, l'oeuvre la plus connue, la plus publiée de William.

Je vous propose ces 1194 vers en strophes de 6 vers en livraisons de 4 à 6 strophes par semaine dans ma misérable traduction.

 

EVEN as the sun with purple-colour'd face

Had ta'en his last leave of the weeping morn,

Rose-cheek'd Adonis tried him to the chase;

Hunting he lov'd, but love he laugh'd to scorn;

Sick-thoughted Venus makes amain unto him,

And like a bold-fac'd suitor 'gins to woo him.

 

'Thrice fairer than myself,' thus she began,

'The field's chief flower, sweet above compare,

Stain to all nymphs, more lovely than a man,

More white and red than doves or roses are;

Nature that made thee, with herself at strife,

Saith that the world hath ending with thy life.

 

'Vouchsafe, thou wonder, to alight thy steed,

And rein his proud head to the saddle-bow;

If thou wilt deign this favour, for thy meed

A thousand honey secrets shalt thou know:

Here come and sit, where never serpent hisses;

And being set, I'll smother thee with kisses:

 

 

'And yet not cloy thy lips with loathed satiety,
But rather famish them amid their plenty,
Making them red and pale with fresh variety,
Ten kisses short as one, one long as twenty:
A summer's day will seem an hour but short,
Being wasted in such time-beguiling sport.'

 

 

With this she seizeth on his sweating palm,

The precedent of pith and livelihood,

And, trembling in her passion, calls it balm,

Earth's sovereign salve to do a goddess good:

Being so enrag'd, desire doth lend her force

Courageously to pluck him from his horse.

 

 

 

 

Si tôt que le soleil couleur grenat

eut pris congé du matin éploré,

le bel Adonis à la chasse le défia;

qu'est l'amour pour lui qui aime chasser ?

Folle de désir, Vénus le poursuivit, lui,

amante impudente qui ne veut que lui.

 

Trois fois plus beau que moi,’ elle commençait,

plus belle des fleurs, doux sans équivalent,

éclipse des nymphes, plus beau qu‘humain jamais,

que rose ou colombe, plus rouge ou plus blanc;

la nature, t’a créé dans un conflit,

elle dit qu’avec ta vie le monde finit.

 

Daigne, O merveille descendre de ton coursier,

et fixe sa tête altière à l’arçon;

accordes moi cela, et tu vas gagner

un millier de douces révélations:

viens t’asseoir, nul serpent n’a jamais sifflé

ici, je te couvrirai de baisers;

 

 

sans lasser tes lèvres d’indigestion,

plutôt les affamer tout ce temps,

les faisant rouges puis pâles en diversion;

dix baisers brefs comme un, un long comme cent:

un jour d’été sera une heure à peine,

avec des occupations si pleines.

 

Elle s’empare alors de sa paume

moite, signe d’énergie et de robustesse;

proie de la passion, elle l’appelle un baume,

crème divine pour le plaisir d’une déesse:

elle délire, le désir lui donne la force

elle l’arrache du cheval avec audace.

 

© Mermed 

 

 

 

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