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Effleurements livresques, épanchements maltés

J'ai écrit et j'écris les textes de ce blog; beaucoup sont régulièrement publiés en revues; j'essaie de citer mes sources, quand je le peux; ce sont des poèmes ou des textes autour des gens que j'aime, la Bible, Shakespeare, le rugby, les single malts, Eschyle ou Sophocle, la peinture, Charlie Parker ou Sibelius, la définition de l'infini de David Hilbert, les marches ici et ailleurs...Et toujours cette phrase de Halldor Laxness: 'leur injustice est terrible, leur justice, pire encore.' oliphernes@gmail.com

lire

Juan gris le livre 1911.

Juan gris le livre 1911.

Lire,
 
partir peut-être,
rêver toujours,
lire William Butler Yeats, partir à Byzantium,
et rêver No country for old men en titre de roman de Cormac McCarthy.
Puis dans la tempête avec Wynstan Hugh Auden en Islande, devant une mer rougie du même sang des baleines que celui que Le Clezio voit couler des mains de tous ceux à qui Charles Melville Scammon a ouvert la voie…
des complaintes dans une terre désolée avec Thomas Stearn Eliot chez le grand Jules Laforgue,
puis lire Balthazar Gracian, le philosophe qui n’entend rien à la poésie dans la mémoire de Borges.
Victor Escousse aussi, grâce à Tristan Corbière.
Lire Hugo derrière l’épaule de Dario, Ruben,
et Jeanne Hersch derrière celle de Milosz…Jeanne m’a appris la philosophie de la liberté, à savoir que notre choix d’aujourd’hui, du présent, se projette en arrière et transforme nos actions passées.
Aussi celui qu’Eluard appelle le premier voyant, Baudelaire.
Découvrir Léon Damas avec René Depestre.
Être le dernier lecteur après Drummond de Andrade de Cervantès.
Et lire avec vous tous ceux que j’aime.
Lire sur vos reins les Ovidiens d’amour_
Lire les digressions interminables de Tristram Shandy.
Walt Whitman avec Nicola Guillen.
En 1915 le 20 janvier j’aurais écrit dans mon journal de Kafka: ‘comme je lis mal… ‘
Pour oublier mon incapacité à bien lire je me plonge avec Alberto Manganelli dans la liste des livres interdits par le régime militaire d’Addis Abeba : l’évangile de St Marc, le livre de Tobie, Hamlet et la Divine Comédie.
Dans ce pays je lirai les livres rationnés d’Ossip Mandelstam et les vers gardés si longtemps dans le support seul de la mémoire d’Anna Akhmatova.
Connaître le mystère d’iniquité dans le livre de Samuel: Melville me l’illustrera dans Billy Budd et sur sa tombe je lirai son obituaire, celui de Hart Crane.
Apprendre même le nom d’Ernesto Cardenal chez Augusto Monterroso.
Rimbaud le perdant grandiose à l’instar de Phaedon qui avait grandement osé,
je le retrouve chez Neftalí Ricardo Reyes; Jan Neruda quel est ton sentiment sur cet emprunt? Est-ce que j’aurais lu les contes de Maria Strana ou les tableaux parisiens sans cet autre toi ?
Et puis je lis toujours aussi mal,
J’envie tous ceux qui ont lu si bien
J’aurais aimé aussi devenir un livre comme le petit garçon Klausner pas encore Oz.
Lire Alberto Caeiro et garder les troupeaux dans un rade de Lisbonne avec Pessoa.
Pouvoir lire et moquer les Goncourt comme Marcel et retrouver
Alexander Blok dans la mer de l’histoire de Derek Walcott;
réécrire aussi les derniers sonnets inconnus de Shakespeare après que Voiculescu m’entrouvre quelques portes.
Lire Eminescu avec Martin Sorescu pour comprendre la récurrence.
Je lis aussi Vicente Huidobro et Schopenhauer avec Robert Lowell,
puis,
dans mes lits vides de délices, je songe à Rilke, à Swedenborg dans les mots de Homero Aridjis.
John Berger m’a fait connaître la poétesse inuit Mary Panegoosho.
Tous ces mots, ceux qui n’essayaient même pas d’être beaux, seulement vrais,et ceux qui tournent le dos à la page de Joe Bousquet.
En descendant du transsibérien ave Milosz je retrouve Cendrars à Anvers où seule l’épaisseur du petit volume qu’il a dans la poche (Les testaments de Villon) le sépare de son compagnon et l’empêche de devenir une parfaite canaille, comme lui.
Comprendre Eschyle avec Platon et Lucien de Samosate,
lire le Prométhée de Shelley,
écouter Sophocle lire à haute voix le mort d’Antigone pour son père aveugle et pour moi, et puis lire encore,
les mots de Wislawa Szymborska dans la fumée du nuage humain qui passe au-dessus de ces barbelés que le dieu gronchon de Jaroslav Seifert n’a pas entendus,
jaloux de tous ces mots que je n’ai pas encore lus, que j’ai si mal lus,
que je n‘ai pas compris, comme l’a compris celui-ci….ou cet autre…
devenir la compréhension de ces mots pour tous les lecteurs….

© Mermed

 

 

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