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Effleurements livresques, épanchements maltés

J'ai écrit et j'écris les textes de ce blog; beaucoup sont régulièrement publiés en revues; j'essaie de citer mes sources, quand je le peux; ce sont des poèmes ou des textes autour des gens que j'aime, la Bible, Shakespeare, le rugby, les single malts, Eschyle ou Sophocle, la peinture, Charlie Parker ou Sibelius, la définition de l'infini de David Hilbert, les marches ici et ailleurs...Et toujours cette phrase de Halldor Laxness: 'leur injustice est terrible, leur justice, pire encore.' oliphernes@gmail.com

Toi qui pâlis au nom de Vancouver….

Marcel Thiry  Belge 1897 - 1977

Marcel Thiry Belge 1897 - 1977

Toi qui pâlis au nom de Vancouver….

 

….. peut-être ne pâlis tu pas,

et peut-être te vouvoies tu, n’est-ce pas ?

Quand dans un rade

du petit port de la Désirade

tu te souviens un peu ivre

de fatigue et de poésie, de ce livre

qui avait mené ton âme pérégrine

jusqu’aux confins de la Bucovine,

où tu avais succombé aux charmes d’une Argentine

stripteaseuse vêtue de lamé platine

qui sur deux lames patinait merveilleusement -

croyais-tu - pour toi seul amoureusement,

Sous le dernier phare

qui éclairait la gare

Abyssinienne à Harar,

où s’était posé ton errant destin,

en quête de perlimpinpin.

 

Voyager à Boston avec Jean François Duval,

partir avec Blaise Cendrars dans l’Oural,

rejoindre Ceslaw Milosz à Cracovie,

dans la maison bourgeoise où je vis

en relisant Marcel Thiry….

 

Moi qui ne pâlis plus au nom de Vancouver.

 

 
 
 
 
© Mermed 
Si vous avez oublié le Poème de Marcel, le voici:

Toi qui pâlis au nom de Vancouver
Tu n’as pourtant fait qu’un banal voyage ;
Tu n’as pas vu les grands perroquets verts,
Les fleuves indigo ni les sauvages.

Tu t’embarquais à bord de maints steamers
Dont par malheur pas un ne fit naufrage,
Sans grand éclat tu servis sous Stürmer,
Pour déserter tu fus toujours trop sage.

Mais il suffit à ton orgueil chagrin
D’avoir été ce soldat pérégrin
Sur le trottoir des villes inconnues,

Et, seul, un soir, dans un bar de Broadway,
D’avoir aimé les grâces Greenaway
D’une Allemande aux mains savamment nues.

 

 

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