(Autour du chapitre 20 de Lao Tseu et du chapitre 27 de Tchouang Tseu* )
Tous, ils sont là,
devant, derrière, à côté,
autour de moi,
ensemble, ils marchent,
et ils parlent,
des mots exubérants,
des mots heureux,
des mots préoccupés,
des mots qui savent
où est la lumière.
Moi, marcheur solitaire,
perdu dans ce monde inconnu,
inapte aux mots,
incapable de phrases,
sinon débiles,
esquif sans pensée,
insignifiant ignorant
niais inconsistant,
quand tous savent,
moi seul suis sans clairvoyance
et je reste, là,
inerte;
j'attends les non-mots pour dire
ce qui se perd dans l'inconstance
des mots pour ne rien dire,
en attendant celui qui ne dit aucun mot
et avec qui je pourrai échanger un mot.
Je lis Lao Tseu dans la si précise traduction française de J.J. Duyvendak, et dans les très bonnes traductions de Liou Kia-Hway et Stanislas Julien; en anglais, les traductions de Arthur Waley et D.C.Lau; pour Tchouang Tseu, lis les traductions, française de Liou Kia-Hway et la superbe traduction anglaise de Burton Watson.
© Mermed