Then let not winter's ragged hand deface,
In thee thy summer, ere thou be distilled:
Make sweet some vial; treasure thou some place
With beauty's treasure ere it be self-killed.
That use is not forbidden usury,
Which happies those that pay the willing loan;
That's for thy self to breed another thee,
Or ten times happier, be it ten for one;
Ten times thy self were happier than thou art,
If ten of thine ten times refigured thee:
Then what could death do if thou shouldst depart,
Leaving thee living in posterity?
Be not self-willed, for thou art much too fair
To be death's conquest and make worms thine heir.
Ne laisse pas l’hiver en haillons défaire
ton été, avant que ne soient libérée
l'essence fine* de ta beauté pour satisfaire
quelque tendre fiole, avant de se tarir.
Faire ainsi n’est pas usure interdite,
heureux celui qui s'en acquitte volontiers,
- dans ton cas ce serait faire ta copie -
dix fois plus heureux si dix au lieu d’un.
dix toi seraient plus heureux que toi seul,
si ces dix, les tiens, dix fois te ressemblent:
que pourrait alors la mort si tu partais,
restant vivant dans ta descendance?
Ne t'entêtes pas, tu es trop beau pour être
un butin de la mort et légué aux vers.
* L'essence fine, c'est ainsi que Lao Tseu désigne le sperme, et j'aime que Lao Tseu retrouve Willie...
© Mermed Mai 2014