Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Effleurements livresques, épanchements maltés

J'ai écrit et j'écris les textes de ce blog; beaucoup sont régulièrement publiés en revues; j'essaie de citer mes sources, quand je le peux; ce sont des poèmes ou des textes autour des gens que j'aime, la Bible, Shakespeare, le rugby, les single malts, Eschyle ou Sophocle, la peinture, Charlie Parker ou Sibelius, la définition de l'infini de David Hilbert, les marches ici et ailleurs...Et toujours cette phrase de Halldor Laxness: 'leur injustice est terrible, leur justice, pire encore.' oliphernes@gmail.com

Mermed (26)

Mermed (26)

 

 

 

Le lundi matin, Rolles et Dupuy retrouvent l’inspecteur Longhi au bar de l’hôtel. La veille ils ont avancé le rendez-vous d’une heure. Après avoir pris le café et régler l’hôtel, ils partent pour Stresa.

- On va y aller à deux voitures, on ne sait jamais.

Dupuy ajoute,

- Je vais monter avec Pietro, je lui expliquerai où nous en sommes et il me dira ce qu’ils ont appris de neuf.

- Je vous suis, j’ai une carte si je vous perdais j’arriverais à Stresa, où se retrouverait t’on?

Dupuy demande à Longhi qui connaît bien Stresa et explique qu’ils peuvent se retrouver facilement devant l’embarcadère des bateaux qui desservent les Iles Borromée.

- Tu verrais c’est simple c’est au bord du lac.

Pendant le voyage, Longhi dit qu’il a toute liberté pour mener à bien cette affaire, ils veulent coincer Costani depuis longtemps. Deux heures plus tard ils se retrouvent à Stresa. Pendant que Rolles et Dupuy attendent, Longhi demande où se trouve la rue de Costani.

- Il va falloir prendre le bateau, il habite sur l’île des pêcheurs, la petite île à gauche.

- La première?

- Oui celle avec les petites maisons.

Ils n’ont pas bien le temps de faire du tourisme, la traversée est courte, Longhi leur parle un peu du lac, des Borromée, de Saint Charles, mais ils arrivent déjà sur l’île. Quelques instants plus tard ils sont devant la maison de Costani, il n’y a pas de nom mais deux sonnettes, Longhi appuie sur la première, une jeune femme ouvre une fenêtre au premier étage,

- Si?

- Nous cherchons monsieur Costani, c’est bien ici?

- Oui mais il est absent pour deux jours. C’est à quel sujet?

- Nous sommes vendeurs de tableaux qui pourraient l’intéresser.

Les trois policiers avaient décidé de se faire passer pour des vendeurs s’ils ne trouvaient pas Costani de manière à éviter qu’il soit prévenu de leur visite. Longhi qui connaît très bien la peinture étant l’intermédiaire italien des deux français qui ont hérité en même temps que d’une grande villa au bord du lac de Garde de meubles et de tableaux.

- Attendez je descends.

La jeune femme leur ouvre la porte.

- Entrez messieurs.

Elle les précède au premier étage,

- Angelo, Monsieur Costani, habite au rez de chaussée, j’habite au premier.

- Vous vous connaissez depuis longtemps?

- J’habite ici depuis quelques mois, nous travaillons ensemble parfois.

Longhi explique que les deux français qui sont cousins, ont hérité de leur oncle des biens immobiliers, dont l’un est une grande maison au bord du lac de Garde. Cette maison contient de nombreux meubles anciens et tableaux de la renaissance et du dix huitième. Il y a un Rosalba Carriera, un Veneziano, un Gian Domenico Tiepolo et beaucoup d’autres œuvres importantes.

- Mais je ne sais pas pourquoi je vous en parle…

- Nous travaillons souvent ensemble.Vous pensez que ça peut l’intéresser?

- Sous réserve de voir l’état des pièces, c’est vraisemblable. Comment êtes vous arrivé ici?

- Nous étions chez un des marchands avec qui je travaille, mais comme ces messieurs voudraient ne pas payer de droits de succession et que lui ne pouvait pas faire face, il nous a dit de voir Monsieur Costani. Il n’avait que l’adresse, nous n’avons pas trouvé le téléphone, alors nous sommes venus…

- On va essayer de l‘appeler, il est à Venise pour l’inauguration de l’exposition…

- Des peintres de la renaissance au Palais Grassi?

- Oui, celle là.

- On voulait y aller…

- Vous pourrez peut être le retrouver la bas ce soir.

La jeune femme téléphone une première fois, l’appel ne passe pas, la deuxième fois elle laisse un message sur la boîte vocale..

- c’est toujours compliqué à Venise, il y beaucoup de zones d’ombre. Je vais vous faire un café en attendant.

- C’est le lac d’Orta qui est derrière la montagne?

- Oui, j’aime beaucoup Orta, la rue qui descend vers le lac est si surprenante.

- Vous savez que c’est sur une barque, sur le lac que Nietzsche a fait sa demande en mariage à Lou?

- Et elle l’a refusé, je sais.

Elle revient avec le café quand le téléphone sonne, c’est Costani, elle lui explique qu’il a trois visiteurs et lui passe,

- Grimaldi, Pietro Grimaldi.

Ils discutent un moment au téléphone, à la fin de la conversation, Pietro explique qu’ils ont rendez-vous à partir de six heures ce soir au palais Grassi à Venise. Costani laissera une enveloppe avec trois invitations à leurs noms à l’entrée. Ils pourront discuter ce soir avec Monsieur Costani et aller à Garde demain.

- Il ne nous reste plus qu’à vous remercier Madame….

- Marie Duroc.

- Vous êtes française?

- Oui.

- Votre Italien est excellent.

- Merci mais je travaille depuis longtemps avec l’Italie et maintenant j’habite ici depuis quelques mois.

- Vous ne venez pas à Venise?

- Je devais y aller aussi, mais je dois recevoir des clients cette après midi.

Le bateau arrive, les trois hommes prennent congé rapidement, à regret pour Longhi, cette ragazza lui plait beaucoup.

- On dirait que l’on a un peu de chance, dit Rolles.

- Oui.

- Vous ne le connaissez pas ce Costani?

- Non et lui non plus ne me connaît pas, on a pris l’habitude dans notre brigade d’agir avec beaucoup de couvertures, Ainsi le nom du marchand que j’ai donné à la fille c’est celui d’un professionnel qui travaille avec nous depuis des années, et les inspecteurs qui procèdent aux interpellations sont différents de ceux qui mènent les enquêtes. Dans le cas de Costani, si la jeune femmeappelle le marchand elle n’aura plus aucun doute, au contraire… Et comme nous voulons l’arrêter peu importe si ce soir il me rencontre en tant que policier.

Ils ont décidé de laisser la voiture de Longhi à Stresa, où l’un de ses collègues viendra la récupérer.

Dupuy roule rapidement sur l’autoroute qui exceptionnellement est peu chargée, pendant ce temps Longhi appelle le commandant des carabiniers de Venise et Rolles le commissariat.

- Le patron a dit que tu pouvais lui téléphoner ce soir à n’importe quelle heure.

A une heure, ils arrivent à Mestre, un quart d’heure plus tard la voiture est garée piazzale Roma.

- - Nous avons rendez-vous avec Giacomo, le commandant des carabiniers, dans un petit restaurant, près de son bureau, nous y allons avec le vaporetto.

- En fait ce sera avec le motoscafo cinquante deux, dit Longhi qui a consulté les horaires.

- Le motoscafo?

- L’ actv a plusieurs sortes de bateaux.

- L’actv?

- C’est l’équivalent de la RATP, le service public des transports de Venise.

Ils montent dans le cinquante deux qui arrive et après être passé devant la gare, le motoscafo quitte le Grand canal pour prendre un canal plus étroit sur la gauche.

- Là à votre droite c’est le quartier du ghetto.

- Il y a un ghetto aussi à Venise?

- C’est un mot vénitien, le ghetto c’était le four dans lequel on faisait fondre les métaux précieux et ce travail au moyen âge était exécuté par les juifs c’est de cette manière que ce mot a été adopté partout.

Ils arrivent dans la lagune.

- Vous voyez ce clocher?

- Le petit?

- Non le grand, à côté, c’est celui de l’église où a été volé ce tableau de Bellini il y a quelques années, et nous avons la certitude que Costani l’a volé.

- Ca a beaucoup de valeur un Bellini?

- Il y en a très peu en vente, c’est inestimable.

Ils arrivent à la fermata Fondamente Nove, et après avoir emprunté une petite rue, ils débouchent sur une place.

- c’est le Campiello Widmann,

Au restaurant chez Mario, Giacomo les attend.

- Vous voulez goûter l’apéritif vénitien?

Ils sont tous d’accord et Mario, petit homme, assez rond, au beau visage de sénateur romain leur apporte les quatre sprizz et des assiettes de sepie et de baccala.

- C’est bon, qu’est ce que c’est?

- Un tiers de prosecco, du vin blanc de Vénétie, un tiers de bitter et de l’eau gazeuse.

Ils dégustent la pasta aux vongole qu’a préparée la femme de Mario pendant qu’ils prenaient l’apéritif, mais il faut bien parler un peu de l’affaire,

- Je serai à partir de cinq heures avec mes hommes au Palais Grassi, on y est chaque fois qu’il y a une inauguration, il y tellement de personnalités qui viennent, ce que je ferai en plus, c’est de mettre deux carabiniers à toutes les issues du palais, dès que vous me faites signe on l’embarque et on l’enmène piazzale Roma où vous le prendrez en charge. Bon je retourne au bureau, qu’allez vous faire cette après midi?

- On va faire un tour dans Venise, ces messieurs ne connaissent pas.

  à suivre

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article