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Effleurements livresques, épanchements maltés

J'ai écrit et j'écris les textes de ce blog; beaucoup sont régulièrement publiés en revues; j'essaie de citer mes sources, quand je le peux; ce sont des poèmes ou des textes autour des gens que j'aime, la Bible, Shakespeare, le rugby, les single malts, Eschyle ou Sophocle, la peinture, Charlie Parker ou Sibelius, la définition de l'infini de David Hilbert, les marches ici et ailleurs...Et toujours cette phrase de Halldor Laxness: 'leur injustice est terrible, leur justice, pire encore.' oliphernes@gmail.com

Sonnet 146

Sonnet 146

Poor soul, the centre of my sinful earth,
... ... ... these rebel powers that thee array
Why dost thou pine within and suffer dearth,
Painting thy outward walls so costly gay?

Why so large cost, having so short a lease,
Dost thou upon thy fading mansion spend?
Shall worms, inheritors of this excess,
Eat up thy charge? Is this thy body's end?

Then soul, live thou upon thy servant's loss,
And let that pine to aggravate thy store;
Buy terms divine in selling hours of dross;
Within be fed, without be rich no more:

So shall thou feed on Death, that feeds on men,
And Death once dead, there's no more dying then.

 

 

Pauve âme, toi le centre de ma terre peccamineuse,

(...) ces passions rebelles qui te dévoilent,

pourquoi y languir dans une misère douloureuse,

quand une gaité ostentatoire colore tes voiles?

Le bail est si court, pourquoi faut-il gaspiller,

pour ton domaine sur le déclin, de telles masses d'or ?

Les vers, héritiers de cette prodigalité

mangent-ils ton fardeau? Est-ce la fin de ton corps?

Vis donc, mon âme, sur les décombres de ton larbin -

qu'il augmente tes réserves dans l'impatience;

en vendant les heures vaines, achète un temps divin,

abandonne la richesse, alimente ta substance:

la mort se nourrit des hommes, tu vas t'en nourrir,

la mort une fois morte, il ne faudra plus mourir.

 

Je le fais aussi en décasyllabes...

Pauvre âme, axe de ma terre d’abjection,

… … … ces forces rebelles qui veulent te dominer,

pourquoi y languir dans les privations,

peignant tes façades de riche gaîté?

pourquoi ces dépenses pour le bail précaire

de cette demeure qui déclinera encore?

héritiers des excès, est-ce que les vers

mangeront ton bien? Est-ce la fin de ton corps?

Mon âme, vis des pertes de ton serviteur,

qu’il languisse pour augmenter tes avoirs;

change, pour le temps divin, tes pauvres heures;

nourris toi, sans plus de richesses illusoires:

l’homme nourrit la mort qui va te nourrir,

morte, la mort, il n’y aura plus à mourir.

 

 

© Mermed 2014-2015

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