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Effleurements livresques, épanchements maltés

J'ai écrit et j'écris les textes de ce blog; beaucoup sont régulièrement publiés en revues; j'essaie de citer mes sources, quand je le peux; ce sont des poèmes ou des textes autour des gens que j'aime, la Bible, Shakespeare, le rugby, les single malts, Eschyle ou Sophocle, la peinture, Charlie Parker ou Sibelius, la définition de l'infini de David Hilbert, les marches ici et ailleurs...Et toujours cette phrase de Halldor Laxness: 'leur injustice est terrible, leur justice, pire encore.' oliphernes@gmail.com

Venus and Adonis strophes 116-125

SPRANGER, Bartholomaeus Venus et Adonis vers 1587

SPRANGER, Bartholomaeus Venus et Adonis vers 1587

 

'By this, poor Wat, far off upon a hill,

Stands on his hinder legs with listening ear,

To hearken if his foes pursue him still:

Anon their loud alarums he doth hear;

And now his grief may be compared well

To one sore sick that hears the passing bell.

 

'Then shalt thou see the dew-bedabbled wretch

Turn, and return, indenting with the way;

Each envious briar his weary legs doth scratch,

Each shadow makes him stop, each murmur stay:

For misery is trodden on by many,

And being low never reliev'd by any.

 

'Lie quietly, and hear a little more;

Nay, do not struggle, for thou shalt not rise:

To make thee hate the hunting of the boar,

Unlike myself thou hear'st me moralize,

Applying this to that, and so to so;

For love can comment upon every woe.

 

'Where did I leave?' 'No matter where,' quoth he

'Leave me, and then the story aptly ends:

The night is spent,' 'Why, what of that?' quoth she.

'I am,' quoth he, 'expected of my friends;

And now 'tis dark, and going I shall fall.'

'In night,' quoth she, 'desire sees best of all.'

 

But if thou fall, O! then imagine this,

The earth, in love with thee, thy footing trips,

And all is but to rob thee of a kiss.

Rich preys make true men thieves; so do thy lips

Make modest Dian cloudy and forlorn,

Lest she should steal a kiss and die forsworn.

 

'Now of this dark night I perceive the reason:

Cynthia for shame obscures her silver shine

Till forging Nature be condemn'd of treason,

For stealing moulds from heaven that were divine;

Wherein she fram'd thee in high heaven's despite,

To shame the sun by day and her by night.

 

'And therefore hath she brib'd the Destinies,

To cross the curious workmanship of nature

To mingle beauty with infirmities,

And pure perfection with impure defeature;

Making it subject to the tyranny

Of mad mischances and much misery;

 

'As burning fevers, agues pale and faint,

Life-poisoning pestilence and frenzies wood,

The marrow-eating sickness, whose attains

Disorder breeds by heating of the blood;

Surfeits, imposthumes, grief, and damn'd despair,

Swear nature's death for framing thee so fair.

 

'And not the least of all these maladies

But in one minute's fight brings beauty under:

Both favour, savour hue, and qualities,

Whereat the impartial gazer late did wonder,

Are on the sudden wasted, thaw'd and done,

As mountain-snow melts with the mid-day sun.

 

 

 

 

 

Jeannot lapin, loin sur une colline, alors

se dresse sur son arrière-train, écoutant

si ses ennemis le poursuivent encore:

il entend encore leurs taïaut bruyants;

il est comme ce malade désespéré

qui entend la cloche des trépassés.

 

Et tu verras le malheureux en suée

aller et venir, cherchant la meilleure voie;

les ronces jalouses griffent ses pattes épuisées,

une ombre l‘arrête, comme le murmure d’une voix:

beaucoup piétinent la misère, rabaissée

et personne ne vient plus la soulager.

 

Reste tranquille, écoute encore un instant;

ne te bats pas, ne vas pas te lever:

je vais contre ma nature, en te prêchant

la haine de la chasse au sanglier,

en liant ci et ça, etcetera;

de tous les malheurs l‘amour parlera.

 

Où suis-je resté ?’ ‘peu importe où,’ il dit

laisse- moi et l’histoire restera jolie:

c‘est la nuit,’ ‘ ah oui, et alors ? ‘ elle dit.

Je suis,’ dit-il, ‘attendu par mes amis;

c’est sombre, je vais tomber en y allant.’

La nuit,’ dit-elle, ‘le désir est clairvoyant.’

 

Imagine ceci: la terre, éprise

de toi te fait seulement trébucher

pour te voler un baiser. Les prises

rares font voleurs des hommes d‘intégrité;

tes lèvres rendent triste la chaste Diane, effrayée

de mourir parjure en volant un baiser.

 

De cette nuit noire je comprends maintenant

la cause : Cynthia, de honte, ombre son rayon

d’argent jusqu’à ce que la nature copiant

soit condamnée pour vol - et trahison -

aux cieux des moules divins où elle te fit,

affront au soleil le jour, à elle la nuit.

 

Et elle a soudoyé les destinées,

pour gêner ce travail de la nature

en mêlant beauté et infirmités,

et pure perfection à la tare impure;

en faisant un sujet de l’autoritaire

des malheurs fous et de la grande misère;

 

Comme la fièvre quarte, le délire brûlant,

le pestilentiel poison de la vie,

la maladie ogre de la moelle, chauffant

le sang jusqu’au désordre, et les folies;

les excès, le désespoir damné jurent,

t’ayant fait si beau, de tuer la nature.

 

Et ce qui n’est pas le moindre des maux: =

une minute de combat tue grâce, couleur,

toutes les qualités qui font le beau

qu’admirait l’impartial spectateur,

en un instant tout se perd, fond ainsi

que neige des cimes au soleil de midi.

 

 

 

À suivre... © Mermed 2011 - 2019

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