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Effleurements livresques, épanchements maltés

J'ai écrit et j'écris les textes de ce blog; beaucoup sont régulièrement publiés en revues; j'essaie de citer mes sources, quand je le peux; ce sont des poèmes ou des textes autour des gens que j'aime, la Bible, Shakespeare, le rugby, les single malts, Eschyle ou Sophocle, la peinture, Charlie Parker ou Sibelius, la définition de l'infini de David Hilbert, les marches ici et ailleurs...Et toujours cette phrase de Halldor Laxness: 'leur injustice est terrible, leur justice, pire encore.' oliphernes@gmail.com

Bernard Schlink

Bernard Schlink

« La petite-fille : un entrelacement fascinant du passé et du présent »

Il n'y a peut-être aucun écrivain aujourd'hui en Allemagne qui ait plus au centre de son récit que Bernhard Schlink le conflit éternel entre les rêves de la raison et du cœur et les cruelles désillusions que le temps et l'histoire préparent inexorablement. La Petite-fille, roman, qui a rencontré un grand succès public et critique en Allemagne, est une œuvre qui se déroule entièrement autour de ce conflit, et constitue l'une de ses issues narratives les plus réussies. En mai 1964, à Berlin-Est, lors de la conférence organisée par la Freie Deutsche Jugend, l'organisation de jeunesse du parti qui commandait alors la RDA, Birgit et Kaspar se rencontrèrent pour la première fois. Birgit est chargée par la FDJ d'accueillir des invités venus de toute l'Allemagne, Kaspar est un jeune spécialiste de l'histoire occidentale. Ils se rencontrent et tombent amoureux, lors des belles journées de printemps où tout semble possible. Sur l'Alexanderplatz, des jeunes des deux Allemagnes dansent et jouent ensemble, surmontant toutes les barrières et frontières. Dans le Berlin d'aujourd'hui, ce printemps 1964 fait désormais partie des illusions perdues. Ses rêves de fraternité sont des chimères, un amour dissous dans le pouvoir destructeur des mensonges et des secrets de la vie. Après la mort de la femme avec laquelle il a vécu toute sa vie sans avoir d'enfants, Kaspar découvre sur son ordinateur qu'avant lui, Birgit avait eu une relation avec un responsable du Parti qui a donné naissance à un enfant, qui a ensuite été confié à un ami. Kaspar est détruit par la douleur, mais aussi animé par un nouvel espoir : faire ce que Birgit n'a jamais eu le courage – ou la possibilité...de faire, retrouver sa fille perdue.

Dans le Mecklembourg, dans l'un des villages du Völkischen, l'extrême droite allemande qui a dépoussiéré le Drangnach Osten, la poussée vers l'Est des nazis, dans une maison où se détache sur un mur le portrait de Rudolf Heß, Kaspar croise Svenja, une femme dont les yeux, les cheveux et même la voix rappellent Birgit. À côté d'elle, une jeune fille rousse et dégingandée d'une quinzaine d'années. la petite-fille
Roman dans lequel l'histoire allemande, de l'après-guerre jusqu'aux années qui ont suivi, l'unification apparaît comme
une tâche impossible pour trouver une patrie commune.

 La Petite-fille est une de ces œuvres où le naufrage de l'Histoire accompagne le naufrage des individus. Mais la force de l’espoir et de la raison réapparaît dans cet entrelacement fascinant du passé et du présent.

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