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Effleurements livresques, épanchements maltés

J'ai écrit et j'écris les textes de ce blog; beaucoup sont régulièrement publiés en revues; j'essaie de citer mes sources, quand je le peux; ce sont des poèmes ou des textes autour des gens que j'aime, la Bible, Shakespeare, le rugby, les single malts, Eschyle ou Sophocle, la peinture, Charlie Parker ou Sibelius, la définition de l'infini de David Hilbert, les marches ici et ailleurs...Et toujours cette phrase de Halldor Laxness: 'leur injustice est terrible, leur justice, pire encore.' oliphernes@gmail.com

W.H Auden Lettre à Lord Byron (suite)

Lord Byron, au seccours des grecs...

Lord Byron, au seccours des grecs...


Je sais, l’Ottava Rima aurait été indiquée,

l’outil approprié pour présenter

mon compliment, mais je me serais ramassé;

la difficulté de la rime royale me suffit pour jouer.

Mais sans être classique comme du temps de Chaucer,

mes vers modernes au moins seront-ils souriants

comme les évêques anglais parlant des théorie de Qant.

 

La poésie légère, la pauvre est dans la tempête;

si ce n’est pour Milne* et ses semblables

on la traite comme quelque chose d‘obsolète.

C’est à mes yeux injuste et invraisemblable

ses courtes apparitions devraient, à l‘exception notable,

des Contes édifiants de Belloc*,

être confinées dans les périodiques les moins provoc.

 

Ce que personne n’a fait auparavant, que je le fasse,

la fascination pour ce qui est épineux ’,

sont, je l’espère réservés au Quicunque Vult d‘Athanase*,

et la bonne carte à présenter à la porte des cieux .

Gerettet ni gerichtet doit être le droit rigoureux,

(la loi) et cetera et cetera. Mon dieu, mais

c’est le plus plat des vers anglais.

 

Le Parnasse ce n’est une montagne qu’épique,

elle n’est pas réservée aux alpinistes de votre niveau;

il y a un parc, et une fontaine publique.

Tout ce que je demande, c’est pouvoir faire honte au bedeau

avec Bradford ou Cottam, çà le fera: oh!

mettre au pré mes quelques abrutis de moutons avec Dyer

et piqueniquer sur les pentes avec Prior.

 

Un éditeur est le meilleur ami de l’auteur,

un oncle généreux, ou il devrait l’être.

(Tous, j’en suis sûr, espérons qu’il y trouve son bonheur.)

J’aime mes éditeurs et ils me vénèrent,

tout du moins m’ont-ils largement pourvus en numéraires

pour m’envoyer ici. Ai-je jamais entendu râler

à Russell Square ou Random House, hé ?.

 

Mais il me vient une insupportable intuition,

je vais mettre leur patience tout à l’envers*.

Quoique cela fasse partie de la meilleure tradition

pour les guides d’aller au sujet par des chemins de travers

(il n’y a d’autre rime ici que pervers),

ils pourraient bien m’accuser - je n’ai aucune justification -

d’obtenir de l’argent sous de fausses allégations.

 

Je sais, je n’ai aucune chance de vivre toujours

à côté des grands voyageurs du temps.

Je ne suis pas Lawrence qui, dés son retour,

écrivait tout ce qu’il avait à dire, assis tranquillement;

je ne suis pas Ernest Hemingway, évidemment.

Je ne cours pas après une édition bon marché,

aussi je n‘ entre pas dans cette rivalité.

 

Et même ici les traces que je foule sur mon chemin

furent laissées jadis par des chaussures très distinguées.

Dasent* et Morris* et lord Dufferin*,

Hooker* et d’autres héros aussi estimés

me font un accueil glacial dans ce dossier;

je ne suis pas, comme Peter Fleming*, Etonien

mais si je suis Judas, je suis Oxonien.

 

Les Haig Thomas* sont à Myvatn maintenant,

à Hvitarvatn et à Vatnajökull.

Les recherches de Cambridge , je ne sais comment:

les cendres d’Asquith* et de Auden Skökull*

se retournent dans leurs cercueils sur trois quart de cercle

pour voir leurs fils, sur l’aide de qui ils comptent,

être aussi frivoles que Charles le second.

 

Mon premier chapitre doit donc se terminer

en demandant humblement pardon à tous.

d’abord si le livre était un échec, à Faber,

puis aux critiques de peur qu’ils ne soient sévères

pour l’auteur qui les emmène vers l’éden,

enfin à tous les lecteurs à qui il doit demander

de temps à autre la permission de les faire marcher.

 

 

 

 

* Alan Alexander Milne 1882 - 1956, écrivain anglais créateur de Winnie l'ourson

* Hilaire Belloc, 1870 - 1953 écrivain anglais Cautionary Tales (Contes édifiants)

* QUICUNQUE VULT Le symbole d'Athanase

Quiconque sera sauvé, avant toutes choses, il est nécessaire qu'il tenir la foi catholique.

Quicúmque vult salvus esse, ante ómnia opus est ut téneat cathólicam fidem:

* George Dasent 1817—1896 traducteur de textes Islandais

* William Morris, 1834 - 1896 ,imprimeur, écrivain, poète, peintre, dessinateur et architecte;

traducteur de nombreuses sagas Islandaises.

* Lord Dufferin 1826 - 1902 Lord général du Canada

* Joseph Dalton Hooker 1817 - 1911 explorateur et botaniste.

* Peter Fleming 1907 - 1971 aventurier et écrivain auteur de récits de voyages.

* Haig-Thomas, David 1908-1944 ornithologue expéditions dans l’Arctique et en Islande.

* Herbert Henry Asquith, 1852 1928. Premier ministre du Royaume-Uni de 1908 à 1916

* Wynstan Hugh donne ce nom - celui d‘un de ses ancêtres - au héros de la saga..

 

à suivre

 

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