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Effleurements livresques, épanchements maltés

J'ai écrit et j'écris les textes de ce blog; beaucoup sont régulièrement publiés en revues; j'essaie de citer mes sources, quand je le peux; ce sont des poèmes ou des textes autour des gens que j'aime, la Bible, Shakespeare, le rugby, les single malts, Eschyle ou Sophocle, la peinture, Charlie Parker ou Sibelius, la définition de l'infini de David Hilbert, les marches ici et ailleurs...Et toujours cette phrase de Halldor Laxness: 'leur injustice est terrible, leur justice, pire encore.' oliphernes@gmail.com

W.H.Auden lettre à Lord Byron (suite)

Qu'aurait dit le duc de Wellington en écoutant le Duke et Max et Charlie?  Si vous connaissez, réécoutez, si vous ne connaissez pas encore, quel bonheur ce sera de découvrir cet album...

Qu'aurait dit le duc de Wellington en écoutant le Duke et Max et Charlie? Si vous connaissez, réécoutez, si vous ne connaissez pas encore, quel bonheur ce sera de découvrir cet album...

 

Mais s’il voulait sortir dans des cercles intellos,

il faut le prévenir il n’y a pas d’anathème

sur le catch, les ballets ou Picasso .

Sibelius est celui qu’il faut connaître. Avoir une migraine

en écoutant Elgar est le must même.

connaître Pareto* à travers une relation

vaut mieux qu’être intime avec Platon.

 

La mode des messes noires et le culte des démons

a sombré. Le bon, le vrai, le beau

flottent toujours dans les bas fonds.

Les Joyce s’accrochent, rien de nouveau.

Les Eliot ont rendu plus difficile un ou deux mots.

Les Hopkins sont guillerets après des encouragements.

Chez les Proust il y a eu d’autres affaiblissements.

 

Je dis cela pour que vous sachiez qui est en rage,

pas pour perdre un ricanement intérieur.

Parce qu’il est un snobisme pour tous les âges.

Parce que certains noms sont aimé par les supérieurs,

il ne s’en suit pas qu’ils sont inférieurs:

pour ce que j’en sais, les visions angélistes

sont offertes dans toutes les expositions surréalistes.

 

Maintenant, l’état d’esprit des gens.

Je sais que j’arrive en terrain plus maléfique:

je sais qu’il y a en cours beaucoup de changements,

je sais que mes chiffres sont trop fragiles pour être véridiques.

Je sais que j’attire aussi la réplique

habituelle de ceux qui aiment le statu quo:

ignorez vous ne pouvoir changer nos egos ?

 

Nous avons toujours la même forme, la même apparence,

nous n’avons pas changé la façon de nous embrasser;

l’homme normal déteste toute interférence,

il est toujours aussi fier de son fils dernier-né:

pourtant comme une poule il aime son pré carré,

égratigne sa propre estime, la vexe

et sournoisement tourne autour du sexe.

 

C’ est un autre homme par beaucoup de ses lubies:

demandez aux caricaturistes, ils le savent.

Où est il passé le John Bull de jadis,

le matamore vantard aux plaisanteries ringardes ?

Il y a longtemps que son gros cou est au rencart,

ses kilos de vanité en vente pour que dalle;

il est mort à Ypres et Passendale.

 

Regardez le travail de Disney ou Strube;

il est là notre héros tout élimé;

le chapeau melon voyage debout dans le tube,

et ne rosse le tyran que dans ses pensées,

changeant de pathos, effrayé par toute extrémité;

le petit Mickey plein de toute sa rancune secrète;

qu’ est-ce qui est le mieux, soyez la justice experte.

 

Engendré à crédit par les assurances,

formé par son baptême à vénérer et adorer;

un abonnement lui a donné l’endurance,

un percepteur et un maître nageur l’ont admonester;

garçon, il était craint par un matric

et des dispositifs complexes maintenaient

en son cœur la conscience de la divinité.

 

Je suis comme vous,’ dit-il, ‘ et vous, et vous,

j’aime ma vie, j’aime les feux dans la cheminée,

j’aime les entretenir. Les héros ne le font jamais.

Les héros sont envoyé à la tombe par des ogres.

Je ne suis peut être pas courageux, mais je fais des économies.

Je suis celui qui tourne au coin de la rue,

je suis peut-être ce veinard de Jack Horner*.

 

je suis le secrétaire privé de l’ogre;

je connais sa stature et ses pouvoirs, je sais

donner à son ogrité la framboise

seulement quand son dos gigantesque est tourné.

Un jour, je ferai comme si j’étais attendri , qui sait.

Le petit homme, tous les doigts dans la porte,

avec à propos l’enverra par terre.’

 

Un jour, quel jour ? O n’importe quel jour,

mais pas aujourd’hui. L’ogre connait son homme.

Tuer l’ogre cela prendrait la peur

qui commence ses rêves heureux,

et il garde ses rêves avec sa vie tant qu’il le peut.

Ceux qui lui tueraient ses rêves et son contentement

il les déteste et éprouve un implacable ressentiment.

 

Il a peur de l’ogre, mais il a plus peur encore

de ceux qui pourraient le rendre libre,

ceux que le caricaturiste n’a pas le temps de dessiner.

S’il n’était pas esclave il serait en mer;

l’ogre n’a qu’à crier ‘ sécurité ‘ ,

pour rendre cet homme aussi attentionné,

aussi doux, aussi cruel qu’un enfant effrayé.

 

Byron, tu devrais vivre à cette heure !

Que ferais tu, je me le demande, si tu étais là ?

Perdus, l’argent, la puissance de Britannia et sa grandeur,

sa classe moyenne fatiguée, en larmes,

nous avons appris à nous bombarder depuis les airs;

je ne peux m’imaginer ce que dirait le duc de Wellington

en écoutant la musique de Duke Ellington.

 

Des suggestions ont été faites que le teutonique

Führerprinzip aurait fait appel à toi

comme étant le véritable héritier du Byronique -

en gardant ton statut social

( il y a son pendant anglais, peu ou prou),

et, entendant quelque appel de ce brave Oswald,

être gleichgeschaltet au Albert Hall.

 

* Vilfredo Pareto ( 1848 -1923) sociologue et économiste italien.

* Jack Horner personnage d’une comptine anglaise

* Führerprinzip principe essentiel du fonctionnement du régime nazi et consiste en la soumission de l’ensemble du système totalitaire aux ordres d’un chef ou Führer selon une organisation hiérarchique

* gleichgeschaltet rappelé à l’ordre, remis dans le bon chemin

 

à suivre

 

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