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Effleurements livresques, épanchements maltés

J'ai écrit et j'écris les textes de ce blog; beaucoup sont régulièrement publiés en revues; j'essaie de citer mes sources, quand je le peux; ce sont des poèmes ou des textes autour des gens que j'aime, la Bible, Shakespeare, le rugby, les single malts, Eschyle ou Sophocle, la peinture, Charlie Parker ou Sibelius, la définition de l'infini de David Hilbert, les marches ici et ailleurs...Et toujours cette phrase de Halldor Laxness: 'leur injustice est terrible, leur justice, pire encore.' oliphernes@gmail.com

Don Giovanni

Don Giovanni

Dans l'installation de jozef Bednarik, domine une rue sinueuse, avec de hauts murs dans lesquels des portes s’ouvrent et se ferment apportant de nouveaux espaces: un sentiment de vertige est ainsi créé chez le spectateur, dans un cauchemar nocturne oppressant. 

Don Giovanni possède un pouvoir surhumain et démoniaque, qui lui permet de dominer et d'anéantir la volonté de ceux qui entrent en contact avec lui. C'est lui qui tire les ficelles de tout - les autres sont des marionnettes entre ses mains, ils sont victimes d'un mauvais sort - et il ne se soucie pas des conséquences. Ni pour eux, ni pour lui. Très dramatique, pas de place pour un sourire.

En dessinant ce personnage sombre, Pavol Remenar parvient à rendre une personnification assez rare: sa voix bien tonique accompagne un jeu nerveux, fiévreux et insinuant, qui fait apparaître le héros comme un être ambivalent : ange du mal autant que petite frappe de bal populaire.

Dans cette optique,Michael Onifer – dessine un personnage tout en rondeur, assez sordide, mais restant sympathique.

Donna Elvira – Lenka Masikova – sait rester dans la bonne tension. Cela se voit dans un «Il m'a trahi» impétueux et excité, mais solidement structuré . La voix est gérée avec sagesse, elle est extrêmement expressive et riche en harmoniques.

Quant à Mariana Sajko , elle nous offre une Donn'Anna - image miroir d'Elvira - qui possède une douceur crémeuse dans le timbre, et conquiert avec douceur et souplesse ; mais qui semble vocalement rechercher une perfection abstraite et impossible. P . 

Zerlina et Masetto sont un couple très convaincant et Le commandeur Jozef Benci passe remarquablement la rampe.

L’apport de quatre diablotins muets est une remarquable trouvaille, dans ce spectacle aussi innovant que fidèle aux origines.


 


 

C’était au Théâtre National Slovaque à Bratislava du 19 au 23 Octobre 2024

Bratislava est assez loin, mais la ville est très belle et les places à l’opéra sont beaucoup moins chères qu’en Europe occidentale...

 

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