Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Effleurements livresques, épanchements maltés

J'ai écrit et j'écris les textes de ce blog; beaucoup sont régulièrement publiés en revues; j'essaie de citer mes sources, quand je le peux; ce sont des poèmes ou des textes autour des gens que j'aime, la Bible, Shakespeare, le rugby, les single malts, Eschyle ou Sophocle, la peinture, Charlie Parker ou Sibelius, la définition de l'infini de David Hilbert, les marches ici et ailleurs...Et toujours cette phrase de Halldor Laxness: 'leur injustice est terrible, leur justice, pire encore.' oliphernes@gmail.com

Après lire

C'était après le transfert du temple d'Abu Simbel...

C'était après le transfert du temple d'Abu Simbel...

 
J’ai terminé de lire un roman,
j’écoute Body and Soul
et d’autres ténors aussi
avec Gentleman Jim,
 
les portes du temps s’ouvrent
derrière l’hôtel de ville;
il y a une mustang gagnée aux dés,une nuit
sur le coin du comptoir d’un bar;
et aussi une fille qui propose sa voiture pour partir;
un homme qui ressemble à un Charles Laughton décavé,
dans un appartement du seizième
où il n’y a plus que la table légale et les chaises tout autant,
qui s’appelle…
d’un nom qui parait surgir du temps,
Monsieur Samson,
entre deux affaires toujours;
et un tableau de Chirico;
et une autre partie,
cette fois de cartes,
et un des garçons qui ne peut pas payer
mais promet,
et il tient sa promesse,
restaurant d’abord,
puis, voilà la somme due,
importante et doublée,
mais il faut aller derrière la mairie,
un avocat radié,
quatre DS noires qui foncent,
une expédition dans une petite ville à côté de la grande pour provoquer,
sans aucun résultat;
et puis la nièce d’un ancien président (du conseil, disait-on alors),
un vieux beau,
une putain pour décider à passer des semaines dans un presque désert,
pour établir des listes de scrapers, de bulldozers, de péniches, d’avions, de jeeps, de compresseurs qui vont être rachetées à un vieux nazi,
après avoir servi à déplacer des monuments,
des temples pour faire place à un barrage,
où pour arriver, à l’aéroport on est accueilli par l’homme le plus vieux du monde -
dit-il, né du temps de Bonaparte
et qui a des cartes de visite
pour un dollar qu’il vous les montre,
lord Kitchener, Charles Gordon, la reine Victoria, Hailé Sélassié, le prêtre Jean, non pas lui…
il y a aussi une fille en noir…
qui revient
en même temps que ce garçon qui tombe.
 
et le livre se referme
avec les clefs des portes de la mémoire.
 
 
En lisant l’Herbe des Nuits de Patrick Modiano
 
©Mermed

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
F
ourlées !
Répondre
F
Très élégant... associations d'idées joliment ourlée.
Répondre