How can my muse want subject to invent,
While thou dost breathe, that pour'st into my verse
Thine own sweet argument, too excellent
For every vulgar paper to rehearse?
O! Give thy self the thanks, if aught in me
Worthy perusal stand against thy sight;
For who's so dumb that cannot write to thee,
When thou thy self dost give invention light?
Be thou the tenth Muse, ten times more in worth
Than those old nine which rhymers invocate;
And he that calls on thee, let him bring forth
Eternal numbers to outlive long date.
If my slight muse do please these curious days,
The pain be mine, but thine shall be the praise.
Ma muse peut-elle être à court de sujets
tant que tu respires, emplissant mes vers
de toi, ce sujet si doux, trop parfait
pour être rapporté dans des feuilles vulgaires ?
Remercie-toi, s'il t'arrive de lire
quelque mot de qualité écrit par moi;
qui est assez sot qui ne peut t’écrire,
quand l'étincelle de création c'est toi ?
Sois dixième Muse, dix fois en qualité
les neuf anciennes qu’invoquent les rimeurs;
celui qui t‘évoque n’a plus qu’à écrire ces
rimes éternelles qui survivront aux heures.
Si ma pauvre muse charme des temps étranges
à moi l’effort, mais à toi la louange.
© Mermed 2014-2015