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Effleurements livresques, épanchements maltés

J'ai écrit et j'écris les textes de ce blog; beaucoup sont régulièrement publiés en revues; j'essaie de citer mes sources, quand je le peux; ce sont des poèmes ou des textes autour des gens que j'aime, la Bible, Shakespeare, le rugby, les single malts, Eschyle ou Sophocle, la peinture, Charlie Parker ou Sibelius, la définition de l'infini de David Hilbert, les marches ici et ailleurs...Et toujours cette phrase de Halldor Laxness: 'leur injustice est terrible, leur justice, pire encore.' oliphernes@gmail.com

Âmeatomie

Le capitaine Achab sur le Pequod

Le capitaine Achab sur le Pequod

 

Jappelle aux sessions du silence nostalgique

le souvenir des vers que jai lus,

pris de vertige devant l’ignominie occidentale dite classe moyenne

je mets toutes mes possessions dans une valise.

Je pars,

bien que les hommes aient mis des frontières aux confins où j'aime aller

pour évoquer ce lord anglais qui cherchait une plage lointaine

où terminer en héros son immortel ennui.

Je repars;

qu’a t’elle donc mon âme toujours à la recherche

d’horizons chimériques

où la poésie est l'autre connaissance, la connaissance.

A l'heure du commencement impensable comme la fin

quand tous errent sans repos ni trêve,

elle est un savoir non-gai, savoir sans but; savoir intranquille

même si c’est de faire pour rien qui est beau,

même si le travail ne paie pas,

parce que c'est de faire qui compte

surtout faire parce que ne pas aimer ni l'art ni les artistes.

Toujours partir,

à Smara avec l'ange de toutes les vies

à Harar avec un marcheur

parce que poètes, rien ne presse et taisez vous !

Rien n'a jamais donné rien.

et nous avons parcouru toutes les Terres Wastes

dans ces trains pourchassés par des horizons en rut qui réaniment

nos rêves

qui nous ont donné tous ces noms quand nous étions habitants

de Lisbonne.

Et toujours je m'enivrais de toutes les absinthes de toutes les poésies,

toujours être ivre, de poésie, de vin, d'amour

pour que personne n’ait le moindre pouvoir sur moi

pendant qu'un silent mariner vissé sur son pilon écrit

sur les flancs blancs d'une baleine

les non-réponses aux questions que personne ne se pose.

Tout cela avec les mots faux.

tout mot écrit est faux.

tout mot est faux.

Mais qu'est ce qui existe sans les mots?

Rien d'autre que ce que le sauvage a compris

You taught me language and my profit on it is I know how to curse.*

 

* Caliban The  Tempest  (I, 2)

© Mermed 

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