1 Octobre 2021
J’appelle aux sessions du silence nostalgique
le souvenir des vers que j’ai lus,
pris de vertige devant l’ignominie occidentale dite classe moyenne
je mets toutes mes possessions dans une valise.
Je pars,
bien que les hommes aient mis des frontières aux confins où j'aime aller
pour évoquer ce lord anglais qui cherchait une plage lointaine
où terminer en héros son immortel ennui.
Je repars;
qu’a t’elle donc mon âme toujours à la recherche
d’horizons chimériques
où la poésie est l'autre connaissance, la connaissance.
A l'heure du commencement impensable comme la fin
quand tous errent sans repos ni trêve,
elle est un savoir non-gai, savoir sans but; savoir intranquille
même si c’est de faire pour rien qui est beau,
même si le travail ne paie pas,
parce que c'est de faire qui compte
surtout faire parce que ne pas aimer ni l'art ni les artistes.
Toujours partir,
à Smara avec l'ange de toutes les vies
à Harar avec un marcheur
parce que poètes, rien ne presse et taisez vous !
Rien n'a jamais donné rien.
et nous avons parcouru toutes les Terres Wastes
dans ces trains pourchassés par des horizons en rut qui réaniment
nos rêves
qui nous ont donné tous ces noms quand nous étions habitants
de Lisbonne.
Et toujours je m'enivrais de toutes les absinthes de toutes les poésies,
toujours être ivre, de poésie, de vin, d'amour
pour que personne n’ait le moindre pouvoir sur moi
pendant qu'un silent mariner vissé sur son pilon écrit
sur les flancs blancs d'une baleine
les non-réponses aux questions que personne ne se pose.
Tout cela avec les mots faux.
tout mot écrit est faux.
tout mot est faux.
Mais qu'est ce qui existe sans les mots?
Rien d'autre que ce que le sauvage a compris
You taught me language and my profit on it is I know how to curse.*
* Caliban The Tempest (I, 2)
© Mermed