Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Effleurements livresques, épanchements maltés

J'ai écrit et j'écris les textes de ce blog; beaucoup sont régulièrement publiés en revues; j'essaie de citer mes sources, quand je le peux; ce sont des poèmes ou des textes autour des gens que j'aime, la Bible, Shakespeare, le rugby, les single malts, Eschyle ou Sophocle, la peinture, Charlie Parker ou Sibelius, la définition de l'infini de David Hilbert, les marches ici et ailleurs...Et toujours cette phrase de Halldor Laxness: 'leur injustice est terrible, leur justice, pire encore.' oliphernes@gmail.com

Le viol de Lucrèce strophes 260 - 268

Harvey Weinstein né en 1952,  enfant adultérin de Tarquin...?

Harvey Weinstein né en 1952, enfant adultérin de Tarquin...?

'O,' quoth Lucretius, 'I did give that life
Which she too early and too late hath spill'd.'
'Woe, woe,' quoth Collatine, 'she was my wife,
I owed her, and 'tis mine that she hath kill'd.'
'My daughter' and 'my wife' with clamours fill'd
The dispers'd air, who, holding Lucrece' life,

Answer'd their cries, 'My daughter!' and 'My wife!'

 

Brutus, who pluck'd the knife from Lucrece' side,
Seeing such emulation in their woe,
Began to clothe his wit in state and pride,
Burying in Lucrece' wound his folly's show.
He with the Romans was esteemed so
As silly-jeering idiots are with kings,
For sportive words, and uttering foolish things:

 

But now he throws that shallow habit by,
Wherein deep policy did him disguise;
And arm'd his long-hid wits advisedly,
To check the tears in Collatinus' eyes.
'Thou wronged lord of Rome,' quoth he, 'arise;
Let my unsounded self, suppos'd a fool,
Now set thy long-experienc'd wit to school.

 

'Why, Collatine, is woe the cure for woe?
Do wounds help wounds, or grief help grievous deeds?
Is it revenge to give thyself a blow,
For his foul act by whom thy fair wife bleeds?
Such childish humour from weak minds proceeds:
Thy wretched wife mistook the matter so,
To slay herself, that should have slain her foe.

 

'Courageous Roman, do not steep thy heart
In such relenting dew of lamentations,
But kneel with me, and help to bear thy part,
To rouse our Roman gods with invocations,
That they will suffer these abominations,
(Since Rome herself in them doth stand disgrac'd,)
By our strong arms from forth her fair streets chas'd.

 

'Now, by the Capitol that we adore,
And by this chaste blood so unjustly stain'd,
By heaven's fair sun that breeds the fat earth's store,
By all our country rights in Rome maintain'd,
And by chaste Lucrece' soul that late complain'd
Her wrongs to us, and by this bloody knife,
We will revenge the death of this true wife.'

 

This said, he struck his hand upon his breast,
And kiss'd the fatal knife, to end his vow;
And to his protestation urg'd the rest,
Who, wondering at him, did his words allow;
Then jointly to the ground their knees they bow;
And that deep vow, which Brutus made before,
He doth again repeat, and that they swore.

 

When they had sworn to this advised doom,
They did conclude to bear dead Lucrece thence;
To show her bleeding body thorough Rome,
And so to publish Tarquin's foul offence:
Which being done with speedy diligence,
The Romans plausibly did give consent
To Tarquin's everlasting banishment.

 

 

Oh,’ dit Lucrétius, ‘elle tenait de moi cette vie

que trop tôt et trop tard elle a voulu briser.’

Las, las, ‘ dit Collatin, ‘elle était ma chérie,

je la possédais, c'est mon bien qu'elle a tué.’

Les cris ‘ma fille’, 'ma chérie’ venant résonner

contre l’air qui détenait Lucrèce en vie

répondaient à leurs cris: ‘ma fille’ et ’mon chérie!

 

Brutus, de Lucrèce le couteau extrait,

voyant ces peines en compétition,

vêt son esprit d’orgueil et respect,

dans sa plaie met la folie tout au fond.

À Rome Brutus passait pour un bouffon,

comme ceux qui distraient la cour des rois,

de bons mots et facéties à la fois.

 

Il retire alors cet habit de faux semblants

sous lequel se cachait un politique très fin;

il use des armes de son esprit caché longtemps,

pour mettre un terme aux larmes de Collatin:

‘debout l‘humilié,’ dit- il, souffre que moi, Romain,

cet inconnu soi-disant fou soit le mentor

de ton esprit à la longue expérience, pour lors.

 

La douleur guérit-elle la douleur, Collatin ?

les blessures soulagent-elles les blessures ?

le chagrin apporte t’il un remède au chagrin ?

est-ce te venger de t’infliger des meurtrissures

pour l’infamie qui vaut à ta belle sa froidure ?

âme puérile ! ta femme se méprit aussi,

se tuant au lieu de tuer son ennemi.

 

Que la rosée apaisante des lamentations,

brave Romain, ne vienne amollir ton cœur;

mais agenouille-toi avec moi et prions

nos dieux de Rome, avec le récit de ces horreurs,

(puisque Rome elle-même y perd son honneur)

afin qu’ils nous donnent la force de les chasser

de nos rues à la seule force de nos bras armés.

 

‘Par le Capitole que nous vénérons,

par ce sang pur injustement souillé,

par le soleil qui fait nos sols féconds,

par nos droits romains de citoyenneté,

par la pure Lucrèce qui nous a confié

le viol qu’elle subit, par cette lame sanglante,

vengeons la mort de ta fidèle amante’

 

Ceci dit, il se frappe la poitrine de la main,

baise le couteau pour que son serment soit scellé;

d’abord surpris de l’entendre ses amis enfin

donnent leur accord aux menaces qu‘il a proféré;

puis ils s'agenouillent au sol tous à ses côtés:

ce serment solennel, Brutus le répète

même s‘il l’a déjà prononcé, et tous promettent.

 

Quand ils se furent tous prononcé sur cette sentence,

le corps, ils décidèrent alors de l’emmener;

que tous à Rome voient cette sanglante béance,

qu’ainsi l’odieux crime de Tarquin soit exposé:

ce projet s'exécute avec célérité,

les Romains acceptent de donner leur consentement

au décret qui bannit Tarquin éternellement.

 

 

 

fin

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article