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Effleurements livresques, épanchements maltés

J'ai écrit et j'écris les textes de ce blog; beaucoup sont régulièrement publiés en revues; j'essaie de citer mes sources, quand je le peux; ce sont des poèmes ou des textes autour des gens que j'aime, la Bible, Shakespeare, le rugby, les single malts, Eschyle ou Sophocle, la peinture, Charlie Parker ou Sibelius, la définition de l'infini de David Hilbert, les marches ici et ailleurs...Et toujours cette phrase de Halldor Laxness: 'leur injustice est terrible, leur justice, pire encore.' oliphernes@gmail.com

Sévère Alexandre

Sévère Alexandre, né en 208, empereur de Rome de 222 jusqu'à son assassinat en 235.

Sévère Alexandre, né en 208, empereur de Rome de 222 jusqu'à son assassinat en 235.

 

Pour oublier Elagabalus, Rome

voulait un pur esprit, voire un saint;

pour empereur, elle se choisit un jeune homme,

comblé des vertus que les historiens

pourraient célébrer au Mont Valérien.

C'était un adolescent - quatorze ans

à peine - pour ainsi dire, un enfant.

 

Grâce aux conseils de nonna Julia,

Julius était un garçon accompli;

grâce à la poigne de mamma Mamaea,

Sévère fut un empereur sans envie.

 

Doué de philosophie et de vers,

esprit raffiné d'esthète lettré,

c'est ainsi que les historiens, de concert-

sauf un, nous préférons sa vérité-

l'ont apprécié et nous l'ont présenté,

cet empereur peu soumis aux désirs

d'amours interdites et de leurs plaisirs,

 

priant dans son oratoire privé,

se prosternant devant Appolonius

de Thyane, Abraham, le Christ ou Orphée -

que le voici Oecuménique, Lulius

Gessius Bassianus Alexianus !

noms abandonnés à un âge tendre

pour celui de Sévère Alexandre.

 

Sous ce nom, il résout tous les problèmes,

quand la poésie et la philosophie,

la musique ou la lutte gréco-romaine

lui laissent quelque moment de répit.

Dès ses premiers jours, il calme la furie

futile des bistrotiers de Rome, ivres

d'avoir jeté Elagabal dans le Tibre,

 

qui s'en prennent ensuite à l'autre souverain,

Calixte, saintsiègeant au Vatican,

jeté dans quelque puits Romain

où prirent fin et ses jours et ses tourments.

Il sut réagir énergiquement,

à l'aide de mots choisis aux popinards:

'le culte de Dieu vaut bien un bobinard.'

 

Sans les conseils de nonna Julia,

Sévère aurait eu des difficultés;

sans les décisions de mamma Mamaea,

Alexandre aurait été en danger.

 

Vrai philosophe - il en fit la preuve

devant le malheur ... certes pas le sien:

stoïcien, il supporta les épreuves

que dut affronter son ami Ulpien,

pourchassé dans tout le palais latin,

pour être égorgé comme un animal

aux pieds inertes du maître du Quirinal.

 

 

                      Sans les conseils de nonna Julia,

Sévère aurait eu de très graves ennuis;

mais une décision de mamma Mamaea,

ne serait pas déplacée aujourd'hui.

 

Jusqu'au bout, il s'employa à rester

le pitoyable polichinelle chargeant

sa mère de tous les maux qu'enduraient

les soldats qui le tuèrent dans le camp

lors de la guerre contre les Alamans:

dans sa tente les soldats massacrèrent

aussi et ses amis et sa mère.

 

C'était en deux cent trente-cinq, mais Sévère,

avant ce fatal mois de Mars avait

pu promulguer une idée de sa mère,

une loi qui encore aujourd'hui pourrait

apparaître comme un grand progrès:

tout responsable échouant était tenu

de rendre quatre fois ce qu'il avait perçu...

 

 

Vous prendrez le plus grand plaisir à lire La vie d’Alexandre Sévère par Aelius Lampridius écrite au 4° siècle, exemple magnifique de flagornerie hagiographique – ici pour plaire à l’empereur Constantin ; lisez également Hérodien qui semble beaucoup plus près de la vérité.

la grand-mère de Sévère, Julia Mæsa était la belle-sœur de Septime Sévère, et sa mère Julia Mamaea était la tante d’Elagabalus.


 

© Mermed


 

 


 

 

 


 

.

 

Les deux Mamma par sa grand-mère Julia Mæsa, belle-sœur de Septime Sévère, et par sa mère Julia Mamaea

 

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