8 Mars 2022
Cela avait commencé ainsi:
'c'est un soir d'été, sur la piazza, là
Des musiciens, un pianiste, un violoniste
Jouent Manuel de Falla, Astor Piazzolla -
Pour lui, vient sur scène un bandonéoniste,
Et le piano est aussi le percussionniste -
Le violon, on l'avait vu des années plus tôt
Dans un duo de violons pour violon solo.'(1)
(Avant tout jugement aussi péremptoire que hâtif, tenez compte de la chaleur et de l'euphorie.)
Cela se serait prolongé pendant mille quatre-vingt huit strophes.
- pourquoi écrire mille quatre-vingt neuf de ces stances aussi délicieuses que désuètes ? (2)
- j'espérais - après soustractions et additions de mots - que mon poème serait aussi magique que ce nombre mystérieux...(3)
Rien n'y faisait.
Entendant certains,
En écoutant d'autres;
Trois soirs,
Plongé dans Oblivion
D'abord au piano et au violon,
Puis au piano et à la flûte,
Enfin pour quatorze violoncelles,
Je laissais ces poétiques rêveries dans l'oubli.
1 - Alexandro Tomescu avait joué les 24 caprices de Paganini pour en faire un film, projeté sur un écran au fond de la scène sur laquelle il les jouait à nouveau en duo avec lui-même.
2 – Il s'agit de la Rhyme royal stanza qui se compose de sept vers, généralement en pentamètre iambique. Le schéma de la rime est a-b-a-b-b-c-c. Très utilisée au moyen-âge, elle le fut largement par Chaucer ou Shakespeare et encore au 20° siècle par Auden (Lettre à Byron)
3 – Prenez un nombre de trois chiffres. Formez un deuxième nombre en renversant l'ordre des chiffres. Opérez une soustraction entre les deux nombres. Retournez ce nouveau nombre. Ajoutez ces deux derniers nombres. Le résultat est toujours 1089 (il y a quelques exceptions que vous découvrirez...)
© Mermed