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Effleurements livresques, épanchements maltés

J'ai écrit et j'écris les textes de ce blog; beaucoup sont régulièrement publiés en revues; j'essaie de citer mes sources, quand je le peux; ce sont des poèmes ou des textes autour des gens que j'aime, la Bible, Shakespeare, le rugby, les single malts, Eschyle ou Sophocle, la peinture, Charlie Parker ou Sibelius, la définition de l'infini de David Hilbert, les marches ici et ailleurs...Et toujours cette phrase de Halldor Laxness: 'leur injustice est terrible, leur justice, pire encore.' oliphernes@gmail.com

Le viol de Lucrèce strophes 121 - 130

Jean Jaques Lagrenee (1739-1821)  Tarquin admirant le vertu de Lucrèce

Jean Jaques Lagrenee (1739-1821) Tarquin admirant le vertu de Lucrèce

'Yet am I guilty of thy honour's wrack;— 

Yet for thy honour did I entertain him;
Coming from thee, I could not put him back,
For it had been dishonour to disdain him:
Besides, of weariness he did complain him,
And talk'd of virtue:—O unlook'd-for evil,
When virtue is profan'd in such a devil !

 

'Why should the worm intrude the maiden bud?
Or hateful cuckoos hatch in sparrows' nests?
Or toads infect fair founts with venom mud?
Or tyrant folly lurk in gentle breasts?
Or kings be breakers of their own behests?
But no perfection is so absolute,
That some impurity doth not pollute.

 

'The aged man that coffers up his gold
Is plagued with cramps, and gouts, and painful fits;
And scarce hath eyes his treasure to behold,
But like still-pining Tantalus he sits,
And useless barns the harvest of his wits;
Having no other pleasure of his gain
But torment that it cannot cure his pain.

 

'So then he hath it when he cannot use it,
And leaves it to be master'd by his young;
Who in their pride do presently abuse it:
Their father was too weak, and they too strong,
To hold their cursed-blessed fortune long.
The sweets we wish for turn to loathed sours,
Even in the moment that we call them ours.

 

'Unruly blasts wait on the tender spring;
Unwholesome weeds take root with precious flowers;
The adder hisses where the sweet birds sing;
What virtue breeds iniquity devours:
We have no good that we can say is ours,
But ill-annexed Opportunity
Or kills his life or else his quality.

 

'O Opportunity, thy guilt is great:
'Tis thou that executest the traitor's treason;
Thou set'st the wolf where he the lamb may get;
Whoever plots the sin, thou 'point'st the season;
'Tis thou that spurn'st at right, at law, at reason;
And in thy shady cell, where none may spy him,
Sits Sin, to seize the souls that wander by him.

 

'Thou mak'st the vestal violate her oath;
Thou blow'st the fire when temperance is thaw'd;
Thou smother'st honesty, thou murther'st troth;
Thou foul abettor! thou notorious bawd!
Thou plantest scandal and displacest laud:
Thou ravisher, thou traitor, thou false thief,
Thy honey turns to gall, thy joy to grief!

 

'Thy secret pleasure turns to open shame,
Thy private feasting to a public fast;
Thy smoothing titles to a ragged name,
Thy sugar'd tongue to bitter wormwood taste:
Thy violent vanities can never last.
How comes it then, vile Opportunity,
Being so bad, such numbers seek for thee?

 

'When wilt thou be the humble suppliant's friend,
And bring him where his suit may be obtain'd?
When wilt thou sort an hour great strifes to end?
Or free that soul which wretchedness hath chain'd?
Give physic to the sick, ease to the pain'd?
The poor, lame, blind, halt, creep, cry out for thee;
But they ne'er meet with Opportunity.

 

'The patient dies while the physician sleeps;
The orphan pines while the oppressor feeds;
Justice is feasting while the widow weeps;
Advice is sporting while infection breeds;
Thou grant'st no time for charitable deeds:
Wrath, envy, treason, rape, and murder's rages,
Thy heinous hours wait on them as their pages.

 

 

 

Suis-je coupable du naufrage de ta dignité; -

c’est pour te faire honneur que je l'ai accueilli;

venant de ta part, je ne pouvais le renvoyer,

c'eût été indigne de lui montrer du mépris:

de plus, il était très fatigué, il l’a dit,

a aussi parlé de vertu: - mal imprévu

quand en un tel démon est profanée la vertu !

 

‘Le bourgeon vierge est dévoré par l‘oxyure,*

l'odieux coucou va pondre dans tous les nids,

les crapauds empoisonnent les sources pures,

une douce poitrine refuge de la tyrannie,

pourquoi ? même les rois violent leurs édits;

il n'est de perfection si absolue

que nulle impureté ne la pollue.

 

‘Il est victime le vieillard couvert d’or,

de crampes, de goutte, de très nombreuses douleurs;

à peine peut-il encore voir son trésor,

mais comme un Tantale en son grand malheur,

il engrange en vain les fruits du labeur;

n'ayant aucun plaisir à ses richesses,

il sait qu'elles ne peuvent guérir sa détresse.

 

‘Il les a quand il ne peut plus en profiter,

et il les laisse en héritage à ses enfants;

tellement fiers ils se hâtent de les dilapider:

leur père était trop faible, eux ils sont trop ardents

pour garder leurs biens maudits et bénis, longtemps.

Les biens que nous voulons deviennent amers au goût

au moment même où nous disons qu‘ils sont à nous.

 

‘Des vents furieux accompagnent le tendre printemps;

des adventices nuisibles croissent dans les fleurs prisées;

la vipère siffle là où chantent les oiseaux charmants;

la vertu enfante ce que dévore l'iniquité:

il n'est aucun bien que nous pouvons revendiquer,

sans que notre méchante compagne, la chance

ne détruise soit son existence soit son essence.

 

‘O chance, tu as une telle culpabilité:

c'est toi qui du traître accomplis la trahison;

tu guides le loup là où l’agneau peut se trouver;

à qui complote, tu lui dis la bonne occasion;

c'est toi qui méprises le droit, la loi, la raison;

et, où nul ne peut le voir, dans ta sombre tanière,

le pêché attend, prêt à prendre les âmes qui errent.

 

‘Tu pousses la chaste vestale à se parjurer;

tu attises le feu quand fond la tempérance;

tu étouffes la probité, tues la vérité;

toi infect complice des maisons de tolérance,

tu écartes l’éloge, le scandale tu le relances

toi le violeur, le traitre, l’hypocrite voleur,

ton miel se change en fiel, ta jouissance en douleur !

 

‘Ton plaisir secret devient honte ostentatoire;

ton festin caché fais en un jeûne public;

tes titres flatteurs, un nom en lambeaux de déboires,

ta langue de miel une herbe de la Saint-Jean anique*,

tes vanités exigeantes ne peuvent être chroniques.

Pourquoi quand tu es si vile, opportunité,

ils sont si nombreux qui cherchent à te trouver ?

 

‘Quand seras-tu l'ami de l'humble quémandeur,

le mèneras tu où sa quête sera assouvie ?

quant à l'âme briseras-tu les chaînes du malheur ?

quand mettras-tu un terme à tous ces grands conflits ?

quand donneras tu drogues aux uns, aux autres du répit ?

les pauvres, boiteux, aveugles pleurent, t'implorent, arrêtés,

mais ils ne rencontrent jamais l'opportunité.

 

Le malade meurt pendant le sommeil du docteur;

l'orphelin gémit quand il ripaille, le tyran;

le juge festoie pendant que la veuve pleure;

la pensée est loin quand l‘épidémie s‘étend;

pour la charité tu ne trouves pas un instant:

colère, envie, duperie, viol, meurtrière rage,

tes heures épouvantables en sont leurs pages.

 

à suivre

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