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Effleurements livresques, épanchements maltés

J'ai écrit et j'écris les textes de ce blog; beaucoup sont régulièrement publiés en revues; j'essaie de citer mes sources, quand je le peux; ce sont des poèmes ou des textes autour des gens que j'aime, la Bible, Shakespeare, le rugby, les single malts, Eschyle ou Sophocle, la peinture, Charlie Parker ou Sibelius, la définition de l'infini de David Hilbert, les marches ici et ailleurs...Et toujours cette phrase de Halldor Laxness: 'leur injustice est terrible, leur justice, pire encore.' oliphernes@gmail.com

Paternité

Dans ce disque: The cricket song.

Dans ce disque: The cricket song.

C'était une de ses belles soirées d'Automne que nous réserve la haute Provence, j'étais depuis quelques jours déjà l'invité du château de la baronne de C...En cette belle arrière saison, la cymbalisation des cigales faisait des champs de lavande alentour une scène - comme celle autour de laquelle elles chantèrent avec Ella.(1)

Assis dans l'un des confortables Chesterfield de la bibliothèque, pendant que la maîtresse des lieux travaillait la 32°sonate de Ludwig van, une petit digression au passage – qui en nécessite une autre, c'est à Alexandre Vialatte que je dois cette information - un musicien français du début du 20° siècle, Michel-Maurice Lévy, que ses amis appelaient familièrement 'Bétove', a composé une mélodie dont le titre est 'Les grillons vont mourir en Haute-Savoie'.

Je reprends, J'avais trouvé un très volumineux ouvrage en quatre volumes dont le titre était 'La Paternité des historiens'.(2)

C'était un ouvrage collectif, auquel les plus éminents spécialistes du monde entier avaient contribué en rédigeant chacun l'état de ses recherches et réflexions dans son domaine: la paternité des dieux, celle du premier mot, bien entendu la paternité biologique enfin toutes les paternités possibles.

Un chapitre m'attira comme un aimant, c'était celui sur la paternité des œuvres littéraires, et à l'intérieur de ce chapitre, une révélation...

Ce que j'ai de mieux à faire est de citer ce paragraphe in extenso:

 

'Un écrivain français qui vécut entre le seizième et le dix-septième siècle écrivait beaucoup pour le théâtre, il proposa des pièces à la plupart des compagnies de Paris et des grandes villes de province. Ainsi furent jouées par les plus grands acteurs, Le roi d'Angleterre, l'orphelin d'Elseneur, la sorcière d'Ecosse, César et la reine de Saba...et une trentaine d'autres pièces.

Le succès fut tel que des Anglais, après avoir assisté aux représentations, cherchèrent un traducteur en Angleterre à même de les adapter pour le pays. Ils trouvèrent un écrivain - obscur certes mais compétent dans les deux langues - qui traduisit toute l'oeuvre théâtrale de ce français. Sans toucher au texte, il modifia la plupart des titres, ainsi le Roi d'Angleterre devint King Lear, l'Orphelin devint Hamlet...Il fit encore plus – et cela nous l'avons découvert par le plus grand des hasards chez un brocanteur de La Voulte Chilhac (Haute Loire) - celui-ci suite à la vente d'une maison de famille avait racheté tous les meubles de la maison et c'est dans une des armoires que nous avons retrouvé des lettres dont l'une, écrite par une mère à są fille, établissait de manière certaine que l'auteur français de ces pièces était un certain Jacques Expire. Ce nom explique que l'écrivain anglais ait attribué les pièces traduites à un dénommé Shakespeare, vocable le plus proche du nom français de l'auteur.'

Voici du grain à moudre pour tous ceux qui voient en Roger Bacon, Christopher Marlowe, le comte de Derby William Stanley et tant d'autres, les véritables auteurs de cette œuvre.

 

Nous connaissons maintenant la véritable identité de l'auteur de ces pièces dont la postérité n'avait retenu que le nom attribué par le traducteur ainsi que les titres anglais qu'il avait donné aux pièces.

 

Ne reste qu'une question non élucidée: quel est le nom de l'homme qui a traduit ces pièces en Anglais?'

 

 

(1) Le 29 juillet 1964, au festival d'Antibes-Juan-Les Pins, Ella Fitzgerald chante une bossa nova quand les cigales de la pinède Gould l'interrompent, elle improvise une mélodie avec elles et créée ainsi 'The Cricket Song'

(2) La Paternité des historiens (4 volumes sous coffret, 6432 pages, 127€) Presses de l'université de Qaanaaq.

 

.© Mermed 12 Novembre 2020

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