Sur la Dalle

Dans ce roman de Fred Vargas, Adamsberg d'allonge sur un menhir, celui-ci, peut-être...

Encore plus que dans ses précédentes enquêtes, l'esprit visionnaire du commissaire Jean-Baptiste Adamsberg (le pelleteur de nuages ), à la capacité de percevoir quelque chose au-delà de l'évidence immédiate de la raison.

Ses sentiers tortueux plongent dans les couches profondes et inaccessibles du psychisme, et en aucun cas - contrairement à Sherlock Holmes - ne lui permettent de s'appuyer sur la raison ou la méthode déductive.
Il y a plutôt une forme d'éloignement, quelque chose qui s'apparente à un état de « transe », car se laisser prendre par l'une de ces intuitions, c'est presque être absent de soi.

Les meilleurs moments sont de longues promenades consacrées à la méditation et à la réflexion ; le temps passé à gribouiller et à dessiner, en attendant une certaine illumination ; enfin les pauses de réflexion devant et sur le menhir près de Combourg .

Ce dernier roman peut dérouter certains tant il y d’éléments: un descendant direct du vicomte François-René de Chateaubriand, une série de crimes qui rappellent les légendes locales, un assassin gaucher, ou peut-être pas (un faux gaucher), une organisation criminelle dangereuse et même un enlèvement

Sur la dalle nécessite une très grande attention, plus de patience et une lecture attentive.
La particularité du roman - auquel nous ne sommes pas trop habitués - est une sorte de pari : il démonte de l'intérieur la structure typique du roman policier pour ensuite la recomposer, non sans avoir conclu pas mal d'histoires secondaires et démantelé de fausses pistes. Le tout à l'aide d'un fil d'Ariane sui generis : celui qui vous guide dans un labyrinthe complexe dont les pièces sont les mystères qui se croisent, les connexions cachées, et où, quelque part, attend la solution, quelque chose de semblable au Minotaure.