19 Mars 2019
Thou blind fool, Love, what dost thou to mine eyes,
That they behold, and see not what they see?
They know what beauty is, see where it lies,
Yet what the best is take the worst to be.
If eyes, corrupt by over-partial looks,
Be anchor'd in the bay where all men ride,
Why of eyes' falsehood hast thou forged hooks,
Whereto the judgment of my heart is tied?
Why should my heart think that a several plot,
Which my heart knows the wide world's common place?
Or mine eyes, seeing this, say this is not,
To put fair truth upon so foul a face?
In things right true my heart and eyes have err'd,
And to this false plague are they now transferr'd
Amour, aveugle idiot, que fais-tu à mes yeux,
qu'ils regardent et pourtant ne voient pas ce qu'ils voient?
Bien que ce soit le pire qu'ils trouvent toujours le mieux,
ils connaissent la beauté, ils la voient où qu'elle soit.
Si les yeux, viciés par des regards trop partiaux,
sont ancré dans la baie que chevauchent tous les hommes,
pourquoi as-tu forgé ces crochets aux yeux faux,
qui retiennent le jugement de mon coeur, l'emprisonnent?
Mon coeur pense t'il que c'est un jardin privé,
alors qu'il sait bien qu'il s'agit du pré communal?
Ou mes yeux, disent-ils que ce n'est pas fondé,
pour couvrir de vrai un visage si déloyal ?
Mon coeur et mes yeux qui errèrent dans l'authentique,
ont été transféré vers cette peste bubonique.
© Mermed 2014-2015