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Effleurements livresques, épanchements maltés

J'ai écrit et j'écris les textes de ce blog; beaucoup sont régulièrement publiés en revues; j'essaie de citer mes sources, quand je le peux; ce sont des poèmes ou des textes autour des gens que j'aime, la Bible, Shakespeare, le rugby, les single malts, Eschyle ou Sophocle, la peinture, Charlie Parker ou Sibelius, la définition de l'infini de David Hilbert, les marches ici et ailleurs...Et toujours cette phrase de Halldor Laxness: 'leur injustice est terrible, leur justice, pire encore.' oliphernes@gmail.com

Venus et Adonis strophe 6-10

Cornelis Van Haarlem  Venus et Adonis 1614

Cornelis Van Haarlem Venus et Adonis 1614

Over one arm the lusty courser's rein

Under her other was the tender boy,

Who blush'd and pouted in a dull disdain,

With leaden appetite, unapt to toy;

She red and hot as coals of glowing fire

He red for shame, but frosty in desire.

 

The studded bridle on a ragged bough

Nimbly she fastens;—O! how quick is love:—

The steed is stalled up, and even now

To tie the rider she begins to prove:

Backward she push'd him, as she would be thrust,

And govern'd him in strength, though not in lust.

 

So soon was she along, as he was down,

Each leaning on their elbows and their hips:

Now doth she stroke his cheek, now doth he frown,

And 'gins to chide, but soon she stops his lips;

And kissing speaks, with lustful language broken,

'If thou wilt chide, thy lips shall never open.'

 

He burns with bashful shame; she with her tears

Doth quench the maiden burning of his cheeks;

Then with her windy sighs and golden hairs

To fan and blow them dry again she seeks:

He saith she is immodest, blames her miss;

What follows more she murders with a kiss.

 

Even as an empty eagle, sharp by fast,

Tires with her beak on feathers, flesh and bone,

Shaking her wings, devouring all in haste,

Till either gorge be stuff'd or prey be gone;

Even so she kiss'd his brow, his cheek, his chin,

And where she ends she doth anew begin.

 

 

 

Sur un bras la rêne du coursier puissant

sous l’autre le jeune puceau qui rougissait

et boudait, dédaigneux et méprisant

les jeux de l’amour qu'il ne connaissait;

elle, rouge, aussi brûlante qu'une fournaise

lui, rouge de peur qu'elle ne le déniaise !

 

Elle accroche vite la bride cloutée au

pauvre arbuste; - O! l’amour est empressé : -

le coursier est comme en stalle, aussitôt

elle tente de lier le preux: une poussée

sur lui, celle qu’elle aimerait subir,

et domine en force sinon en désir.

 

Il est par terre, contre lui elle s’étend,

tous deux appuyés sur coudes et hanches;

elle caresse sa joue, mais lui mécontent

commence à pester, elle lui ferme la bouche

de baisers; d‘une voix lascive et brisée:

‘si tu veux pester, tes lèvres sont scellées.’

 

Il brûle à regret; avec ses larmes

elle éteint sur ses joues vierges l’incendie;

avec ses soupirs, ses cheveux dorés

elle les évente puis les sèche; il dit

qu’elle est impudique, veut la blâmer;

les mots suivants, elle les tue d’un baiser.

 

Tel un aigle avide, à bout d'abstinence,

qui de son bec déchire plumes, chair et os,

battant les ailes, dévorant en urgence,

à en être repu ou la proie disparue;

Et qu'elle embrasse son front, ses joues, son nez !

et là où elle finit elle veut recommencer.

 

© Mermed 

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https://youtu.be/N2pX9LAB6xs
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