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Effleurements livresques, épanchements maltés

J'ai écrit et j'écris les textes de ce blog; beaucoup sont régulièrement publiés en revues; j'essaie de citer mes sources, quand je le peux; ce sont des poèmes ou des textes autour des gens que j'aime, la Bible, Shakespeare, le rugby, les single malts, Eschyle ou Sophocle, la peinture, Charlie Parker ou Sibelius, la définition de l'infini de David Hilbert, les marches ici et ailleurs...Et toujours cette phrase de Halldor Laxness: 'leur injustice est terrible, leur justice, pire encore.' oliphernes@gmail.com

Winter break

Winter break

Paul Hunham a plus ou moins accepté le fait qu'il n'est pas apprécié par les étudiants et ses collègues enseignants et a construit un mur de livres et de dénigrements barbelés derrière lequel se cacher. Pour Angus, déjà en deuil de l'absence de son père dans sa vie, la rétractation de dernière minute des vacances promises à Saint-Kitts avec sa mère et son nouveau mari l'a profondément blessé – un fait qu'il essaie mais échoue à cacher derrière des rafales de sarcasme adolescent.

C'est le  le sort de Mary qui est le plus brut, quelque chose que Randolph capture brillamment (meilleure actrice second rôle au Golden globe, favorite pour l’Oscar) dans la dignité lasse des mouvements lents et douloureusement délibérés de son personnage.

Les dialogues sont croustillants – Paul, par exemple, possède une source apparemment inépuisable d'insultes à l'égard de ses élèves : ce sont des «philistins rances » ou des « riches petits cons». Mais les mots lui manquent lorsqu'il est confronté à la gentillesse : il claque pratiquement la porte au nez d'une collègue qui lui offre des biscuits de Noël. Mais bon nombre des moments les plus touchants du film sont dépourvus de dialogues : un plan d'une tristesse déchirante de Mary pliant soigneusement des vêtements de bébé qu'elle chérissait depuis longtemps, ses propres rêves d'avenir mis en veilleuse et transmis à sa jeune sœur enceinte. C'est un moment profondément poignant qui reconnaît le poids de la déception que porte Mary, tout en permettant une lueur d'espoir.

Et que dire des acteurs, si ce n’est qu’ils sont magnifiques et servent au mieux ce film pour notre plus grand plaisir.

Un dernier mot. Celui qui se démarque ici, c'est Sessa, qui commence sur une note mais se développe en même temps que le film. C’est son premier film et l’on a l’impression de regarder une future star. Il a à la fois l’énergie d’un homme de premier plan et d’un acteur décalé. Vous savez, ce que l'on ressentait avec les comédies des années 70, lorsque le charme et la pertinence étaient essentiels et que l'idiosyncrasie n'était pas un crime. Sessa aurait alors été une star. Il le sera désormais.

L'histoire est du niveau du mélo le plus traditionnel, mais que c'est bien fait...

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