21 Août 2020
On avait reçu sévère à Sligo, huit essais à quatre!
Et puis des blessés,
on avait pas été avare non plus...
Moi, je m'en étais bien sorti, obligé de déclarer forfait avant le match à cause d'une mauvaise déchirure au mollet droit...
Comme toujours, après le match les combattant se retrouvaient comme de vieux amis,
on s'était déjà si souvent tamponnés et rabibochés.
Ce soir là, la troisième mi-temps se passerait dans le No pub for old men,
là, où des années auparavant,
un vieux poète nous avait dit:
'soyez des hommes libres, héritiers de ma fierté,
la fierté de gens qui n'étaient liés
ni à une cause ni à un état.
Ni aux esclaves sur qui l'on crachait,
ni aux tyrans qui crachaient.'
Des bourriches d'huîtres de Galway, de la Guinness, du whiskey – bien sûr du Redbreast ,
tout cela en abondance dans ce pub
où un groupe de frenchies jouaient à une telle cadence
que nous avalions tournées sur tournées pour rester au niveau de leur musicale virtuosité .
Pubs et poésie, rugby aussi,
toute l'Irlande par la grâce d'un rêve né dans une musique
qui respire cette île à chaque note.
Tout est faux, mais presque tout est vrai... C'était à Brou dans le 2° cloître, où il n'y avait ni huîtres, ni Guinness, ni Redbreast,
j'avais une déchirure au mollet droit, elle n'était plus due au rugby.
Les Scoops et Céline Rivaud m'ont ramené à William Butler Yeats –
le nom du pub est inspiré de son No country for old men et les vers sont dans la troisième partie de the Tower.
The Scoops, Nicolas Dupin Bodhrán, Baptiste Rivaud flûte, David Doucerain guitare,
et Céline Rivaud au violon.
© Mermed 16 Août 2020