30 Septembre 2023
Kaurismaki n’a besoin que de 81 minutes pour tout raconter: solitude, insécurité sociale, désespoir et espoir... Aucune leçon de morale ni de pitié pour ses personnages. Tout est raconté avec - aussi surprenant que cela puisse être - un total détachement et une profonde empathie.
Et comme toujours avec Kaurismäki, tout se déroule dans un monde intemporel, pas de téléphones portables, un seul ordinateur (loué au prix invraisemblable de dix euros la demi-heure!), mais des radios des années cinquante sur lesquels on entend des nouvelles de la guerre en Ukraine.
Et puis l'on baigne dans le cinéma, pour leur première rencontre, Anza et Holappa vont voir The dead don't die de Jarmusch, et l'on se rencontre devant des affiches de films (Brève rencontre ou Rocco et ses frères), jusqu'au chien qui s'appelle Chaplin.
Malheureusement, ils sont si peu, les cinéastes à posséder la maîtrise du cinéaste finlandais, pour faire un film universel – car pour cela, comme pour ce qui est de la technique - il faut avoir un regard original sur le monde et les gens.