Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Effleurements livresques, épanchements maltés

J'ai écrit et j'écris les textes de ce blog; beaucoup sont régulièrement publiés en revues; j'essaie de citer mes sources, quand je le peux; ce sont des poèmes ou des textes autour des gens que j'aime, la Bible, Shakespeare, le rugby, les single malts, Eschyle ou Sophocle, la peinture, Charlie Parker ou Sibelius, la définition de l'infini de David Hilbert, les marches ici et ailleurs...Et toujours cette phrase de Halldor Laxness: 'leur injustice est terrible, leur justice, pire encore.' oliphernes@gmail.com

Isla Negra Poesia Pablo Neruda

Pablo, sois tolérant...

Pablo, sois tolérant...

 

Y fue a esa edad... Llegó la poesía
a buscarme. No sé, no sé de dónde
salió, de invierno o río.
No sé cómo ni cuándo,
no, no eran voces, no eran
palabras, ni silencio,
pero desde una calle me llamaba,
desde las ramas de la noche,
de pronto entre los otros,
entre fuegos violentos
o regresando solo,
allí estaba sin rostro
y me tocaba.

Yo no sabía qué decir, mi boca
no sabía
nombrar,
mis ojos eran ciegos,
y algo golpeaba en mi alma,
fiebre o alas perdidas,
y me fui haciendo solo,
descifrando
aquella quemadura,
y escribí la primera línea vaga,
vaga, sin cuerpo, pura
tontería,
pura sabiduría
del que no sabe nada,
y vi de pronto
el cielo
desgranado
y abierto,
planetas,
plantaciones palpitantes,
la sombra perforada,
acribillada
por flechas, fuego y flores,
la noche arrolladora, el universo.

 

Y yo, mínimo ser,
ebrio del gran vacío
constelado,
a semejanza, a imagen
del misterio,
me sentí parte pura
del abismo,
rodé con las estrellas,
mi corazón se desató en el viento.

 

 

 

Et ce fut ce temps…vint la poésie

me chercher. Je ne sais, je ne sais pas d’où

elle arriva, de l’hiver ou d’une rivière.

Je ne sais comment ni quand,

non, il n’y avait aucune voix, il n’y avait pas

de mots, ni de silence,

mais d’une rue elle m’appela,

des rameaux de la nuit,

abruptement entre les autres,

entre des feux violents

ou dans mon retour solitaire,

elle était là sans visage

et me touchait.

 

Je ne savais quoi dire, ma bouche

ne savait

nommer,

mes yeux étaient aveugles,

et quelque chose me frappa en mon âme,

fièvre ou ailes perdues,

et je fis ma route seul,

déchiffrant

cette brûlure,

et j’ai écrit la première ligne approximative, approximative, sans substance, pure

sottise,

pur adage

de celui qui ne sait rien,

et je vis soudain

le ciel

égrené

et ouvert,

les planètes,

plantations palpitantes,

l’ombre perforée,

criblée

de flèches, de feu et de fleurs,

la nuit retentissante, l’univers.

 

Et moi, être de si peu,

enivré du grand vide

constellé,

à la ressemblance, à l’image

du mystère,

je me sentis pure partie

de l ‘abîme,

je roulais avec les étoiles,

mon cœur se défit au vent.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article